Question avec demande de réponse orale O-000054/2023 à la Commission des Eurodéputés :
Anja Hazekamp, Clare Daly, Mick Wallace, Stelios Kouloglou
au nom du groupe The Left
Jadwiga Wiśniewska (ECR), Malte Gallée (Verts/ALE), Martin Buschmann (NI), Sylwia Spurek (Verts/ALE), Róża Thun und Hohenstein (Renew), Pascal Durand (S&D), Francisco Guerreiro (Verts/ALE), David Cormand (Verts/ALE)
Les 20 et 23 octobre 2023, la Commission a publié des audits réalisés en Argentine et en Uruguay sur la production de viande chevaline destinée à l’exportation dans l’Union européenne. Au cours de leurs deux inspections, les auditeurs ont constaté des atteintes importantes au respect des exigences de l’Union en matière de traitements médicaux vétérinaires et de séjour. Ils en ont conclu que les assurances apportées quant au respect des exigences de sécurité sanitaire en vigueur dans l’Union étaient insuffisamment fiables et, parfois, mensongères. Selon les auditeurs, les mesures prises à la suite de l’audit de 2018 n’ont pas permis de remédier efficacement à ces problèmes.
En Argentine et en Uruguay, il est courant que, pendant leur vie, les chevaux se voient administrer des médicaments tels que la phénylbutazone. En Uruguay, on peut aussi leur injecter de la testostérone. Dans l’Union européenne, ces pratiques entraîneraient l’exclusion définitive des animaux concernés de l’abattage en vue de la consommation humaine. Compte tenu de la persistance des problèmes de traçabilité décelés, la Commission peut-elle garantir que la viande chevaline importée d’Uruguay et d’Argentine ne contient pas de traces de médicaments interdits?
Les importations dans l’Union de viande chevaline en provenance du Brésil sont suspendues depuis 2017. Les auditeurs ont dit redouter l’introduction en Uruguay de chevaux de contrebande originaires du Brésil. La Commission convient-elle que, si des chevaux brésiliens sont introduits clandestinement en Uruguay, de la viande de chevaux brésiliens risque de se retrouver dans l’Union, compte tenu des problèmes de traçabilité constatés? Au vu de ces éléments, pourquoi la Commission ne suspend-elle pas les importations de viande chevaline en provenance d’Uruguay et d’Argentine, la sécurité sanitaire ne pouvant être garantie?
Lors des récents audits officiels de l’Union, qui avaient été préalablement annoncés, seul un petit nombre de chevaux étaient présents dans les exploitations uruguayennes inspectées. Lors de contrôles précédents, effectués en 2018 et 2020, les auditeurs de l’Union avaient aussi constaté, en Uruguay comme en Argentine, que les pâtures des abattoirs étaient vides ou qu’il y avait moins de chevaux que d’habitude, et que l’état de ces animaux était bon.
Or, les observations réalisées par l’organisation non gouvernementale AWF/TSB[1] avant, pendant et après l’audit de l’Union en Uruguay viennent confirmer que de graves problèmes de bien-être animal demeurent, dont des carences dans les lieux de séjour et la nourriture donnée aux animaux, l’absence de soins médicaux pour des animaux gravement malades ou blessés ou encore les mauvais traitements infligés aux chevaux.
La Commission convient-elle que les différences existant entre les constatations des audits de l’Union qui avaient été annoncés à l’avance et les observations inopinées de TSB/AWF semblent indiquer que les exploitants uruguayens se sont appliqués à manipuler les audits de l’Union et reconnaît-elle que les graves problèmes de bien-être animal relevés par TSB/AWF sont une raison de plus de suspendre sur-le-champ toutes les importations de viande chevaline en provenance d’Uruguay et d’Argentine?
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