Comment Strasbourg compte mettre fin au calvaire des corbeaux en ville sans les tuer
La Ville de Strasbourg expérimente, dans le quartier Cronenbourg, une solution innovante pour chasser les corbeaux installés trop près des habitations et donc sources de nuisances.
La Ville de Strasbourg expérimente actuellement, dans le quartier de Cronenbourg, une méthode non léthale pour faire fuir des corbeaux installés trop proches d’habitations, et donc sources de nuisances.
Dans ce cadre, elle s’est adjointe les services de Valérie Dufour, chercheuse au CNRS et spécialiste des corvidés.
Chasser les corbeaux…
Le dispositif se décompose en deux temps.
« La première phase, c’est l’effarouchement », explique Valérie Dufour. « On met une enceinte qui diffuse des cris d’effarouchement, des séquences connues pour faire peur aux corbeaux : des bruits d’ailes, des cris de peur ou des cris de prédateur. Pour eux, c’est la séquence d’une attaque. Ils s’envolent pour se mettre en sécurité », poursuit-elle.
… et les inciter à s’implanter sur un site choisi
Mais – et c’est là toute l’originalité de ce dispositif – on ne se contente pas de chasser les corbeaux : on leur offre également un site d’accueil, plus éloigné des habitations. C’est le sens de la deuxième phase : « Une demi-heure après, on va plus loin, sur le site d’accueil, et on diffuse des sons positifs : des cris de femelle, des cris sociaux très positifs pour ces oiseaux, qui sont amenés à leur faire croire qu’il y a une installation qui est en train de se faire ».
Autre particularité : ces sons d’accueil ont été enregistrés directement auprès de la colonie que l’on cherche à déplacer. Une façon de maximiser les chances de réussite du dispositif.
Alternative aux méthodes léthales
Cette démarche s’inscrit dans la philosophie de la mairie écologiste de privilégier des méthodes non léthales pour réguler la faune sauvage.
« L’idée est d’arriver à conjuguer le bien-être des habitants et des méthodes douces, non léthales, de régulation de ces populations », résume Marie-Françoise Hamard, conseillère municipale déléguée aux animaux dans la ville.
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Une expérimentation qui doit durer trois ans
L’expérimentation, encadrée par Mme Dufour, doit durer deux à trois ans.
A Strasbourg, elle doit être étendue, dès que possible, au quartier de l’Elsau et au parc des Contades.
« Il n’y a pas de garantie de succès », précise la spécialiste.
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