Mme Josette Pons attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur le projet de loi relatif à la biodiversité et plus particulièrement son article 68 quinquies. En effet, il y est question de chasse à la glu. (...) Aujourd'hui le Gouvernement doit prendre position et expliquer s'il est prêt à défendre ce mode de chasse traditionnel
extrait de la question
Question orale de Josette Pons, députée du Var :
Mme Josette Pons attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur le projet de loi relatif à la biodiversité et plus particulièrement son article 68 quinquies. En effet, il y est question de chasse à la glu. Ce mode de chasse traditionnelle, sélective et contrôlée, en parfaite adéquation avec la directive « oiseaux » 2009-147-CE, est inspirée par une volonté de gestion durable. Elle consiste à capturer les grives à l'aide de bâtonnets enduits de glu que l'on dispose à des endroits bien précis autour d'un poste ou d'une cabane construit de main d'homme et selon la réglementation du département concerné. Cette pratique remonte au temps de l'empire grec et se diversifia avec l'arrivée des romains. La confection de la glu était à base d'écorce de houx. Mise à macération, la glu était plus dure et l'on procéda donc ensuite à la technique de la baguette fixe, l'oiseau s'attrapant par les pattes. Technique que l'on retrouve actuellement dans les Bouches-du-Rhône, le Var, les Alpes-de-Haute-Provence. Dans les années 1980, l'Europe voulut interdire cette pratique mais la sélectivité de cette technique ayant été démontrée et le nombre de prises limité, la Commission européenne l'autorisa. De même, en 1988, le Conseil d'État et la Cour de justice de l'Union européenne reconnurent cette chasse, et le 17 Août 1989, un arrêté ministériel autorisa l'emploi des gluaux dans les départements du sud-est de la France à savoir Le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, Le Var, les Alpes-de-Haute-Provence et les Alpes-Maritimes. Par ailleurs, l'entretien des postes et des cabanes participe à la sauvegarde de l'environnement et du patrimoine dans des régions où les incendies de forêt sont récurrents et ont de sévères conséquences sur les espaces boisés méditerranéens. Le débroussaillage et le nettoyage des abords et des chemins contribuent également à l'entretien nécessaire des espaces boisés des collines provençales. Lors de l'examen de ce texte en séance publique, le 19 mars 2015, Mme la ministre a appelé à la sagesse de l'Assemblée. Aujourd'hui le Gouvernement doit prendre position et expliquer s'il est prêt à défendre ce mode de chasse traditionnel et non violent.