Question au gouvernement N° 3383 de Mme Josiane Corneloup députée (Les Républicains - Saône-et-Loire ):
Vendredi dernier, j'étais aux côtés des éleveurs d'ovins, devant la préfecture de Saône-et-Loire, pour exprimer l'exaspération d'hommes et de femmes passionnés par leur métier, qui subissent depuis juin les attaques d'un seul loup, qui en l'espace de trois mois a tué 109 moutons de race charolaise. J'ai vu un éleveur, victime de plusieurs attaques, en larmes devant les derniers cadavres d'ovins, qu'il avait emmenés à Mâcon. Outre l'anxiété permanente, les éleveurs subissent une perte financière très importante, car l'indemnisation, qui obéit à un barème national, ne couvre absolument pas le prix d'un ovin charolais, à forte valeur ajoutée. En effet, cette race est le résultat de longues années de recherches génétiques. De même, l'indemnisation des brebis gravides ignore les agneaux à naître. Au total, les comptes d'exploitation des éleveurs connaissent donc un manque à gagner injustifiable.
La configuration très parcellisée du bocage charolais impose un mode d'élevage dispersé, qui interdit toute cohabitation entre le loup et l'élevage ovin, en dépit des équipements de protection des troupeaux, déjà installés. Même si le loup finira – je l'espère – par être abattu par les louvetiers, le problème ne sera pas résolu. Le préfet a déjà annoncé que la Saône-et-Loire se trouve manifestement sur un front de colonisation : d'autres loups pourront donc à leur tour investir le département. Ce n'est pas aux éleveurs de modifier leur façon de travailler et de s'adapter aux comportements des loups, pas plus qu'ils n'ont à construire des bunkers pour abriter leurs moutons, au nom d'une biodiversité irréfléchie imposée par l'État. Allez-vous reconsidérer les dispositions du plan loup, afin qu'il prenne enfin en considération les intérêts des éleveurs et assure la pérennité d'une économie pastorale, à laquelle vous comme moi sommes très attachés ?
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