Le loup, bouc emissaire des politiques droite-gauche
Nice, le 24/11/16
Avec l’approche des futures élections présidentielles, il est triste de constater que le loup, tel un vieux serpent de mer, soit encore utilisé pour cristalliser des voix dans le milieu pastoral. Le loup meurt pour séduire certains électeurs. Après les décrets de 2015, mis en place par Ségolène Royal, encourageant et organisant l’abattage de cette espèce strictement protégée par l’Europe, les enchères ne cessent de monter et de sacrifier ce régulateur naturel à l’hôtel de la séduction électorale. La Lozère n’ayant jamais eu de problème avec le loup à récemment été doté d’une toute nouvelle brigade chargée de tuer des loups, le Jura voudrait la sienne, la dernière enchère étant une subvention d’un million d’euro en PACA pour fournir des jumelles nocturnes, des drones et des caméras thermiques à la brigade des tueurs de loup.
Le grand parti de la prétendue alternance emboite méticuleusement le pas, du grand parti prétendument pro écologiste.
Depuis sa création, l’Alliance écologiste indépendante s’oppose à ces abattages sans discernement et illégaux aux yeux de la loi européenne. Les écologistes indépendant ont fait condamné les premiers tueurs de loup, dont un était par ailleurs porte parole d’une certaine confédération
Tous les aspects du problème tentent à démontrer que l’Alliance écologiste indépendante est dans le vrai.
Légalement, le loup fait l'objet d'une protection au niveau international, au sens de la convention de Berne et au sens de la directive 92/43/CEE dite « habitat faune flore » où il est classé « prioritaire d'intérêt communautaire » en annexe II et IV. Dans le droit national, ces dispositions sont transcrites dans le code de l'environnement aux articles L. 411-1, L. 411-2 et R. 411-1 à R. 411-5 et par l'arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
Techniquement, l’abattage des loups est une hérésie car elle affaiblie les meutes et force les loups à s’attaquer à des proies plus faciles, comme brebis et agneaux dans des enclos sans surveillance. En conséquence, techniquement l’abattage actuel contribue à l’augmentation du problème. Résultat : les attaques seraient en hausse de 4% entre 2014 et 2015, bien que le nombre de loups soit en baisse.
Financièrement, cette situation n'est possible que parce que les éleveurs sont sous perfusion de subventions, subventions qui leur sont données ... au nom de la protection de l'environnement !
Les sommes colossales engagées pour détruire pourraient l’être pour créer. Des aides à la création d’emplois spécifiques permettraient d’augmenter le nombre de berger pour garder les troupeaux, ce qui aurait pour bénéfice un meilleur suivi sanitaire de ces élevages, une meilleure gestion des pâturages et de l’érosion en montagne. 72% des mortalités imputées aux loups ou aux chiens sont issues de troupeaux non protégés.
Statistiquement, deux chiffres permettent de comprendre que les pertes causées par le loup sont non significatives dans le problème global de la baisse de revenu des éleveurs. Le cheptel ovin en France en 2014 était de plus de 7 000 000 de têtes, hors suite au décompte hivernal de 2015, la population de loups en France est estimée à 282 spécimens.
Les deux véritables problèmes qui ont rendu le contexte de l’élevage ovin fort difficile, sont la destruction de l’économie de proximité, défendu par les deux grands partis démagogique anti loup, ainsi que les véritables problèmes sanitaires. En effet, la mondialisation à l’origine de la très forte concurrence de la Nouvelle-Zélande et de la Grande-Bretagne, qui compte 5 fois plus de moutons que nous, engendre une forte baisse du cours de la viande, de plus, la production française baisse inexorablement depuis 20 ans, au point que 60% de notre consommation est importée.
Le volet sanitaire du problème des éleveurs, les maladies. La tremblante, l’agalactie contagieuse, la langue bleue, la brucellose, maladie transmissible à l’homme, qui a occasionné l’abattage de plus de 50 000 moutons en PACA, à une époque où 5000 décès de brebis étaient imputés aux loups et aux chiens errants. (Les chiffres de cette maladie ne sont plus publiés de nos jours). Nous parlons de 700 000 chèvres et moutons envoyés à l’équarrissage chaque année dont 12000 dans les Alpes du Sud uniquement pour cause de maladie. Les pertes causées par le loup ne sont donc pas représentatives des difficultés des éleveurs.
Démocratiquement, la démonstration a été faite lors d’un sondage IFOP réalisé en 2013 pour l’ASPAS qui a prouvé que 76% des Français considèrent que le loup à toute sa place dans nos montagnes.
De plus, un immense rejet, plus que majoritaire, a été exprimé par la population lors de la consultation préalable aux décrets de 2015, créant cette brigade, où 6202 messages on été publiés avec une moyenne de 238 messages par jour. L’Alliance écologiste indépendante rappelle son soutien aux associations de défense du loup et réclame un arrêt immédiat des tirs, ainsi qu’une révision des décrets de 2015.
Une étude globale doit être entreprise, capable de déterminer le réel impact du loup, les véritables solutions en terme d’économie locale et d’emplois spécifiques pour la garde des troupeaux, la réglementation à mettre en place concernant l’obligation de garde des troupeaux et la réelle nécessité de production de viande ovine dans un contexte de larges subventions européennes et de baisse de la consommation de viande suite à la prise de conscience de la population concernant l’alimentation.
Manuel DIETRICH
Co-délégué 06 et PACA
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