Question écrite n° 21461 de M. Fabien Genet (Saône-et-Loire - Les Républicains) :
M. Fabien Genet attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur la détresse des éleveurs ovins en Saône-et-Loire suite aux attaques du loup.
Absent du territoire depuis 1920, le loup est réapparu dans le département de Saône-et-Loire à l'automne 2020, causant en quelques semaines une quarantaine d'attaques expertisées qui ont tué plus de 200 bêtes, en particulier dans le Charolais. Ces attaques ont profondément traumatisé les éleveurs et viennent encore augmenter les difficultés d'un secteur ovin déjà éprouvé par la crise sanitaire. Face à ces difficultés, la préfecture de Saône-et-Loire a activé le plan loup et des tirs ont permis de prélever un spécimen au début de l'hiver.
Aujourd'hui, à l'approche du printemps et de la mise en pâturage des troupeaux, l'inquiétude est grande chez les éleveurs quant au risque de nouvelles attaques. Le territoire de Saône-et-Loire est aujourd'hui un front de colonisation du loup bien connu des spécialistes et les attaques risquent de devenir fréquentes.
Certes, des aides économiques pour équiper et sécuriser les éleveurs ont été consenties par l'État dans le cadre du plan loup, mais elles ne sont pas suffisantes et loin d'être efficaces compte tenu de la configuration paysagère et topographique du Charolais, caractérisé par un bocage morcelé et constitué de petites parcelles. Aujourd'hui, les exploitations agricoles ne peuvent pas équiper toutes leurs parcelles de protections électriques, coûteuses, contraignantes par le morcellement des parcelles, et peu utiles car facilement franchissable par ce prédateur. Des chiens de protection des troupeaux (de type « patous ») sont également proposés aux éleveurs mais les retours d'expériences dans les Alpes témoignent des difficultés liées à la cohabitation de ces chiens avec le voisinage.
Depuis une trentaine d'années, la filière ovine de Saône-et-Loire connaît une véritable renaissance autour de la race du mouton charolais, connu pour ses aptitudes bouchères. Elle vit aujourd'hui dans la crainte de nouvelles attaques, et les exploitations qui avaient fait le pari de la diversification se questionnent aujourd'hui sur la viabilité de cet équilibre économique déjà durement éprouvé par la baisse du prix de la viande et par la chute des ventes pendant la crise sanitaire.
Il souhaite savoir si le Gouvernement entend apporter des solutions fortes à la détresse et à l'angoisse des éleveurs ovins du Charolais compte tenu de la difficulté à protéger les troupeaux et de l'inadaptation des moyens de protection imposés par le plan Loup, en déclarant la Saône-et-Loire comme zone difficilement protégeable.
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