Question écrite n°09154 de M. GUÉRINI Jean-Noël sénateur (Bouches-du-Rhône - RDSE) :
M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargée de la biodiversité sur l'ampleur du trafic d'espèces protégées, notamment sur celui qui concerne les crânes de primates.
Chaque année, le trafic d'espèces sauvages génère des bénéfices estimés entre 8 et 23 milliards d'euros, ce qui le situerait au quatrième rang mondial, sur le plan de la rentabilité, après le trafic de drogue, la traite d'êtres humains et le commerce des armes.
En septembre 2023, les douanes ont confié au Muséum d'histoire naturelle d'Aix-en-Provence 392 crânes de primates protégés par la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) et 326 crânes d'autres animaux, interceptés à Roissy dans des colis entre mai et décembre 2022.
Ces crânes de mandrills, de chimpanzés ou de galagos venaient du Cameroun. Ils étaient destinés aux États-Unis où les collectionner est à la mode. Ils peuvent ainsi ajouter à l'exotisme d'un cabinet de curiosités ou servir de récompense pour des concours de clubs de chasse ou de tir.
On peut craindre qu'une telle saisie ne soit que la partie visible d'un important trafic qui menace encore davantage des espèces déjà déclinantes. À titre d'exemple, en cinquante ans, 70 % des populations de chimpanzés ont disparu.
C'est pourquoi il lui demande ce qui peut être mis en oeuvre pour endiguer un marché qui met la biodiversité en grand danger.