Question écrite n° 25740 de M. Philippe Bonnecarrère sénateur (Tarn - UC) :
M. Philippe Bonnecarrère attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique sur les conditions de mise en œuvre du plan loup.
La présence du loup est confirmée depuis plusieurs années dans le département du Tarn. Un loup mâle de souche italienne est présent sur la partie des Monts de Lacaune et a été à l'origine de quelques attaques graves mais peu fréquentes. Elles ont conduit à confier à un agriculteur de la commune de Murat une autorisation de tirs de défense compte tenu des dégâts constatés.
Par contre depuis environ deux ans, un autre loup est présent dans la vallée du Thoré avec de fréquentes incursions dans le département voisin de l'Aude. Depuis janvier les attaques de loup sont de plus en plus fréquentes avec de plus en plus de dommages. Ce loup (ou ces loups) a (ont) un comportement complètement déviant dans le règne animal. 40 attaques ont été objectivées depuis janvier (moitié dans le Tarn, moitié dans l'Aude). Le loup va tuer plusieurs animaux à chaque fois. Il s'attaque aussi aux jeunes bovins et non plus aux ovins. Il rôde à proximité des bergeries et des lieux habités contrairement à tout ce qui peut être connu de l'espèce ailleurs. Il y a bien un sujet spécifique à la vallée du Thoré Tarn (et Aude).
Le département du Tarn ne se prête pas à des mesures préventives.
Les élevages sont assurés très largement en plein air sur des petits parcellaires.
D'autre part les patous posent des problèmes dans des secteurs où des circuits de randonnée sont nombreux en rajoutant le fait que nous sommes à proximité de zones urbaines avec les villes de Castres et de Mazamet.
Les agriculteurs du Tarn ne sont pas du tout habitués, même si d'autres autorisations de tirs de défense pouvaient être accordées, à exercer leur métier avec un fusil à proximité. Les débuts du plan loup avaient vu la possibilité d'activer des mesures de prélèvement renforcés (tirs des loups en actions de chasse) dans l'arrêté ministériel du 23 octobre 2020 concernant les autorisations de destruction, permettant aux chasseurs d'intervenir sur les foyers d'attaque et de faire diminuer la pression sur les élevages. Alors que la population de loup ne cesse de croitre, et de s'étendre sur le territoire national, cette mesure de bon sens a été retirée, à défaut de tirs de prélèvements, l'administration lui préfère des tirs de défense, malheureusement moins efficaces et surtout très consommateurs en ressources humaines et en deniers publics.
Les chasseurs formés aux dispositifs d'intervention n'ont par ailleurs pas accès aux matériels de vision nocturne (lunette et caméra), ce qui n'est pas de nature à renforcer ni l'efficacité ni la sécurité de leurs interventions.
Il lui demande si elle compte revoir la mise en œuvre du dispositif et proposer prochainement des modalités de gestion plus adaptées aux difficultés rencontrées sur les territoires permettant de confier aux fédérations des chasseurs, dans les cadre d'un vrai partenariat, des responsabilités qu'elles sont les mieux habilitées à assumer. À cet égard la généralisation des autorisations de tirs aux éleveurs n'apparaît que comme un pis-aller et met inutilement en avant les agriculteurs dans cette régulation pour protéger certes leurs troupeaux.
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