Huit initiatives pour accélérer et étendre la mise en œuvre du plan de réduction du risque requin à La Réunion
Face à la situation de crise que traverse La Réunion et consciente de l’urgence d’une réponse déterminée, la ministre des Outre-mer, George PAU-LANGEVIN, a annoncé, vendredi à La Réunion, huit initiatives destinées à accélérer la mise en œuvre du plan de réduction du risque requins.
Depuis juillet 2013, ce plan implique l’État – quatre ministères (1), les collectivités locales, les associations et les professionnels de la mer.
A l’issue d’une réunion à Saint-Paul avec les différents acteurs et partenaires locaux de la politique de réduction du risque requin, la ministre a d’abord indiqué que le budget consacré aux actions financées par l’État dans le cadre du plan requin sera porté de 650 000 € à 1 million d’euros, soit 6 millions d’euros sur la période 2015-2020.
La ministre a ensuite détaillé les huit initiatives qui seront mises en œuvre avec ces moyens supplémentaires :
1) Un effort accru pour sécuriser des sites de baignade et d’activités nautiques
Aux côtés de la Région, qui a annoncé son intention de mobiliser des fonds européens, l’État accompagnera financièrement les communes dans leurs investissements comme les « vigies requin renforcées », les filets de protection, voire d’autres techniques si leur efficacité est démontrée. L’objectif est de mettre en place au plus vite, et en tout état de cause dès cette année, un site sécurisé à Saint-Paul, et d’accélérer la réalisation des projets de Saint-Pierre, de Saint-Leu et de Trois-Bassins.
2) Une augmentation maîtrisée des prélèvements des requins tigre et bouledogue
L’État s’engage à augmenter de 50 % les sorties en mer dans le cadre de « Cap Requins », programme ciblé de pêche de requins tigre et bouledogue réalisée par des professionnels. Cette pêche sera autorisée par le préfet à l’intérieur de la Réserve naturelle marine. Elle ne correspond cependant en aucun cas à une éradication qui est irréaliste et contraire aux engagements de la France en faveur de la biodiversité.
3) La recherche de solutions durables pour commercialiser les requins pêchés
L’augmentation des prélèvements de requins tigre et bouledogue permettra de multiplier les analyses afin que l’ANSES puisse disposer des éléments nécessaires pour conclure au plus vite sur la possibilité de consommation humaine de la chair de requin. Pour l’heure, l’interdiction de la consommation humaine doit demeurer jusqu’à ce que le risque sanitaire soit levé.
4) La préservation des équilibres fragiles au sein de la Réserve Marine
La Réserve naturelle marine, qui répond à trente années d’alertes sur la dégradation du milieu récifal de La Réunion, ne sera en aucun cas remise en cause. Des programmes de pêche sélective et encadrée de « Cap requins » seront étendus au sein de la Réserve naturelle marine, mais l’État demeurera ferme sur les conditions d’exercice de la pêche de plaisance sous-marine qui ne sera pas étendue.
5) L’intensification des efforts de connaissance scientifique
L’État augmentera son soutien aux programmes de connaissance et d’expertise scientifique, notamment pour étendre le réseau de stations d’écoute et mieux suivre les mouvements de squales et pour mieux évaluer les stocks de requins aux abords de La Réunion.
6) Un soutien renforcé aux associations de prévention
Un soutien financier accru sera apporté aux associations dont les initiatives participent à la réponse globale en matière de prévention et de réduction des risques comme, à titre d’exemple, le dispositif des « missions de surveillance et de prévention » porté par l’association Prévention Requin Réunion, ou encore l’action de la fondation Surfrider, sur la qualité de l’eau et des plages.
7) L’accélération de la mise en place du centre de ressources et d’appui
Ce centre de ressources et d’appui, dont la vocation sera de coordonner la politique de réduction du risque requin, de communiquer en direction du public et d’assurer la gestion de crise, devra être opérationnel dès cette année. Des synergies entre cette structure et la Réserve naturelle marine seront recherchées afin de favoriser une approche globale.
8) La relance du tourisme à la Réunion
La demande d’appui des professionnels réunionnais du tourisme a été prise en compte. La prochaine réunion du conseil de promotion du Tourisme consacré aux outre-mer, que je co-présiderai en juin prochain avec Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du développement international, comportera des mesures visant à assurer une promotion renforcée de la destination.
(1) le ministère de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie ; le ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche ; le ministère de la Ville, de la jeunesse et des sports ; le ministère des Outre-mer.
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