la chasse constitue une jouissance particulière du « bien commun » qu’est la nature. Et vous avez tout autant intérêt que nous à ce que la nature se porte bien, la pérennité de votre loisir en dépend.
(extrait de l'interview de Yannick Jadot par Chassons.com)
Passage concerné de l'interview de Yannick Jadot par Chassons.com :
Magazine Chassons.com : Pensez-vous qu'il soit possible de trouver un juste équilibre entre la chasse et la protection de la faune sauvage ?
Yannick Jadot : Oui, c’est possible. Pour commencer, je voudrais insister sur un point : la préservation de la faune sauvage et de ses habitats est de l’ordre de l’intérêt général, là où la chasse constitue une jouissance particulière du « bien commun » qu’est la nature. Et vous avez tout autant intérêt que nous à ce que la nature se porte bien, la pérennité de votre loisir en dépend. Quand il est question du vivant, il n’y a pas d’équilibre figé, vous le savez tout autant que moi. Le plus important à mon sens, c’est de créer des espaces d’échanges et de débats pour réévaluer régulièrement la situation et ajuster ce qui doit l’être. Pour cela, il faut démocratiser les instances décisionnaires.
Aujourd’hui, nous sommes malheureusement encore dans un corps à corps entre lobbies de la chasse et lobbies environnementaux, où celui qui pèse le plus gagne, et où le risque à chaque instant est que la nature soit perdante, c’est-à-dire vous comme nous. Alors pourquoi tant de difficultés à s’écouter ? Dans le même sens, quand j’entends crier haro sur la législation européenne environnementale, cela me désole.
Ces textes sont nécessaires pour gérer les sujets de dimension internationale, comme le cas des grands migrateurs. Ils sont le fruit d’un laborieux compromis entre pays et lobbies, plus ou moins bien traduits en droit national, et somme toute pas si contraignants que cela. La directive « oiseaux » constitue un cadre de base, notamment au regard des dates de chasse, et il n’est pas question pour moi de la remettre en cause. D’autant plus que le cadre aujourd’hui n’est pas suffisamment protecteur pour certaines espèces. Est-il normal que des espèces aujourd’hui menacées, comme le Grand Tétras, soient chassées ? Dans ce cas précis, un moratoire est nécessaire. Je tiens aussi à citer l’exemple du Bruant Ortolan, chassé chaque année, alors qu’il s’agit d’une espèce menacée et protégée.
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