Le collectif Chassons répond à Libération
Il y a quelques jours, un collectif de personnalités politiques et civiles a lancé une offensive partisane à l’encontre de la chasse et des chasseurs (voir article de Libération) . A l’initiative de ce projet, politiques, philosophes et professeurs ont souhaité unir leurs forces pour nous offrir une vision de la chasse bien loin de celle que nous connaissons. Avec des personnalités telles que Caron ou Pelluchon, nous ne pouvions pas nous attendre à autre chose. Nous avons souhaité réunir un certain nombre de personnalités scientifiques, juridiques et politiques afin de répondre à chacune des affirmations de ce collectif.
Le collectif de réponse proposée par Chassons.com
Alain Perea (Député REM), Marc Fesneau (Député Modem), Olivier Dassault (LR) Guy Harlé d’Ophove (FDC60), Timothée Gaget (Ecrivain), Guillaume Demarcq (avocat), Romain Lasseur (scientifique), Lorraine Thouery (avocate), Baudouin de Saint Leger (journaliste)
La chasse provoque plus de morts que les autres sports en France :> FAUX
Avec une moyenne de 10 à 20 accidents de chasse mortels relevés chaque saison, la chasse n’est pas plus dangereuse que d’autres activités. Les sports de haute montagne (randonnée, alpinisme…) font plusieurs dizaines de morts par an, les sports automobiles sont endeuillés chaque année par de nombreux décès, y compris chez les spectateurs, etc. Soyons pour une fois objectifs : pour une activité qui rassemble plus d’un million de pratiquants s’adonnant à leur passion au moins un jour par semaine pendant six mois de l’année sur des territoires qu’ils partagent avec d’autres utilisateurs de la nature, les chiffres ne sont pas mauvais comme certains aimeraient le faire croire. Il est à ce jour plus risqué de faire un tour à vélo sur une route que de se promener à pied dans une campagne où l’on chasse. Faut-il pour autant bannir l’automobile ?
La chasse accapare les autres loisirs dans la nature :> FAUX
D’un point de vue juridique, tout territoire a forcément un propriétaire, privé ou public. S’il s’agit d’un territoire privé, par exemple un bois, il est soumis aux règles générales du droit de propriété. Les tiers (randonneurs, vétéistes…) n’ont pas de droit à y pénétrer sans l’autorisation du propriétaire. Comment réagiraient-ils si les chasseurs pénétraient dans leurs jardins ou leur résidence secondaire ? Le propriétaire fait ce qu’il veut de son bien, et ce choix n’appartient qu’à lui.
S’il s’agit d’un territoire public, par exemple une forêt domaniale, les territoires sont loués par les chasseurs auprès de l’Office National des Forets par des baux pluriannuels. Ces baux imposent des cahiers des charges extrêmement précis et les recettes annuelles brutes générées par la contractualisation des baux de chasse est de 41 M€, au profit de la collectivité.
La chasse provoque des dégâts sur la faune et la flore :> FAUX
La mise sous cloche de la nature mène à une banalisation de l’écosystème, laisse une place sans précédents aux espèces invasives (ragondins, jussie, écrevisse) et occulte le fait même que la biodiversité d’un lieu est bien un héritage des pratiques humaines l’ayant façonné. La chasse est le premier niveau d’alerte sanitaire de notre pays. Les chasseurs sont avant tout des gens de terrain qui connaissent la nature et qui déclenchent la chaine d’alerte sanitaire au moindre doute sur des observations aberrantes (comportement, lésion sur une carcasse) et l’histoire récente nous rappelle au combien il devient délicat et onéreux de gérer une zoonose qui s’installe dans une population animale protégée (bouquetin), qui est découverte tardivement, et pour laquelle le mode de gestion de cette crise devient pour le moins brutal. La gestion des espaces et des espèces par angélisme et idéalisme provoque un déphasage complet avec les pratiques et les économies locales.
Des zones de non chasse sont envisageables en France :> Non
Ceux et celles qui préconisent des sanctuaires où la chasse serait interdite pour protéger les animaux se trompent lourdement. La sanctuarisation des espaces et la sacralisation des espèces est une erreur écologique majeure. C’est une évidence prouvée, « un animal sauvage, pour qu’il le reste, doit être chassé » car, sans cela, il perdrait toutes ses qualités d’animal sauvage pour se transformer en animal domestique, d’où une très grande perte pour la biodiversité. Des zones de non-chasse créent ipso facto des explosions des dégâts agricoles et forestiers par une prolifération excessive et non régulable des animaux. De cela, tout le monde s’en fout puisque ce sont les chasseurs qui payent les dégâts !
Les associations animalistes sont dénigrées dans les médias :> Non
Affirmer que les associations animalistes sont dénigrées et leur philosophie ignorée est totalement faux. Dans les deux mois suivant sa sortie, 26 articles ont été consacrés au livre
« Antispéciste » d’Aymeric Caron, 4045 articles de presse ont évoqué les vegans l’année passée. 675 articles ont été consacrés aux « animalistes » et 572 retombées presse concernaient spécifiquement le « Parti animaliste ». En un an, 206 articles ont évoqué l’« antispécisme» . Aymeric Caron et Laurence Parisot ne cessent de défendre, sur les plateaux TV et en radio, leur vision de l’« animal non humain » et le rapport que l’Homme (« animal humain ») devrait entretenir avec ce dernier. Les dernières études estiment qu’il y a 1,9% de végétariens et 0,5% de végétaliens en France. Pourtant, dès lors que l’on traite des animaux sauvages ou d’élevage, eux seuls ont la parole. Tandis que les chasseurs français (1 million d’hommes et de femmes) qui passent leurs journées à observer la nature, comprendre l’évolution des espèces et réguler le gibier sauvage, n’ont pas accès à un micro.
La chasse à courre doit être interdite :> Non
Une seule question mérite d’être posée : « la chasse à courre entre-t-elle à ce point en contradiction avec les valeurs de la société que celle-ci doive l’abolir ? » Assurément non. La chasse à courre apporte à la société un soutien solide aux politiques écologiques de gestion des populations animales et des espaces agricoles. Elle est un allié de poids dans la conservation du patrimoine et l’entretien du lien social en zones rurales. Il existe dès lors une opposition fondamentale dans ce débat : la chasse à courre permet la défense d’enjeux relevant indiscutablement des fondements sociétaux ; l’animalisme, lui, ne relève pour l’heure que du fantasme idéologique.
La baisse du prix du permis de chasser est un cadeau pour les chasseurs :> Non
Il ne s’agit pas d’opposer les uns aux autres mais d’établir des relations équilibrées entre tous, afin que les espaces naturels soit partagés et apaisés. Il n’y aura « aucun cadeau » aux chasseurs comme cela a pu être dit. Au contraire depuis des années, ce sont les chasseurs qui financent la Police de la Nature. Cette injustice va cesser et l’argent des permis restera aux chasseurs. Dans les années 70, la France comptait plus de 2,6 millions de chasseurs, plus du double de ce que nous sommes aujourd’hui. Il n’y a qu’un moyen d’agir face à cette situation : rendre la chasse plus accessible et plus attractive. La baisse du permis de chasser est donc une mesure de bon sens. La chasse est un art de vivre, où la convivialité, le bonheur de se retrouver dans la nature que l’on aime assez pour braver le froid, l’humidité priment sur le coup de fusil.
La chasse est dangereuse :> Non
L’activité cynégétique est pratiquée dans des conditions de sécurité qui ont été renforcée ces dernières années. L’évolution du permis de chasser avec des épreuves pratiques et théoriques centrées sur ces questions. Un accident reste un accident de trop mais on voit bien que les efforts ont portés leurs fruits depuis de nombreuses années en réduisant très notablement le nombre d’accidents. Différentes initiatives portées par les chasseurs eux-mêmes tant en termes d’équipements, de pratiques de chasse que d’information et de dialogue avec les autres usagers de la nature ont permis de sécuriser encore plus cette activité. Au regard d’autres activités de plein air (équitation, ski et autres sports de montage, vélo…) la chasse reste une activité sûre tant pour les pratiquants que pour les tiers. Et c’est à la volonté des chasseurs et de leurs représentants qu’on le doit.
Propos recueillis par Baudouin de Saint Leger
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