Divertissement

Anne Marie Kerven demande l'abolition de la corrida

Personnalité politique (1)

Source associative

Corrida Nationale

Sur le site "les taureaux voteront" du CRAC Europe, Anne-Marie Kerven candidate UDB aux législatives 2012 à Brest demande l'abolition de la corrida et s'oppose à ce que l'on perpétue la corrida au nom du patrimoine immatériel de la France. Extraits du site "Les taureaux voteront" du CRAC Europe.

"[...] Je me réjouis que le parlement de Catalogne ait interdit la corrida en pays catalan (28 juillet 2010), à partir du 1er janvier 2012… [...]

L’industrie française de la corrida survit grâce au financement public. Elle reçoit des subventions de la part des villes et/ou des départements, des régions, de l’état et de l’Europe. A titre d’exemple, la ville d’Arles a financé la feria à hauteur de 300 000 euros en 2008, tandis que Bayonne a financé sa corrida 2007 à hauteur de 247 250 euros. [...]

Je suggère aux communes concernées de reconvertir leur tourisme tauromachique en tourisme éthique : elles y gagneraient quantitativement et qualitativement. Par ailleurs, le patrimoine immatériel recèle des avantages touristiques que ces villes méconnaissent : la pratique de leur langue régionale représente des atouts que ces villes tauromachiques en reconversion touristique pourraient exploiter. [...]

Je suis consciente que la tradition tauromachique représente dans le bassin méditerranéen une tradition culturelle, sociale, esthétique. Certes, c’est une tradition ancestrale, mais pour autant, la longue durée n’est pas un argument de conservation d’une tradition destructrice. Cette tradition a alimenté l’architecture, la peinture, la littérature, et je pense qu’il n’est pas inintéressant qu’elle perdure sous forme de mémoire, ou qu’elle perdure sous une forme renouvelée conforme à des principes éthiques clairement affirmés : il revient aux associations de défense du patrimoine de faire évoluer la tradition vers la modernité. [...]

Inutile de revenir sur les pratiques barbares bien connues : piques, banderilles, mises à mort, éventration des chevaux, elles sont connues et mises en accusation par des vétérinaires, ce qui est nouveau. Rien ne peut justifier les cruautés infligées aux animaux : la cruauté reste la cruauté, quelle que soit la culture qui la pratique. Ce serait une grave dérive culturaliste que d’affirmer le contraire. Les sociétés et les cultures humaines changent au fil du temps. Certaines pratiques sociales et culturelles acceptables par le passé sont devenues contraires aux valeurs de la société européenne moderne.

Je voudrais insister particulièrement sur le voyeurisme de la mise à mort : je conteste vivement la mise en scène de la mort et des souffrances de l’animal, présentée comme une manifestation « artistique ».

Par ailleurs, la corrida véhicule une culture machiste à laquelle je ne peux souscrire : les femmes ne sont plus interdites d’arène comme sous Franco, mais l’exaltation de l’hyper virilité est toujours présente de manière malsaine.

Les partisans de la corrida soulignent également, en France comme en Espagne, qu’interdire la corrida, c’est condamner les taureaux de combat à disparaître, et donc prendre le risque d’appauvrir une partie du capital génétique de l’espèce. Je m’inscris en faux contre cet argument stipulant que les animaux vivent dans un biotope de qualité unique grâce aux immenses propriétés dédiées aux animaux de combat. L’homme et le taureau doivent mener une coexistence pacifique. On peut envisager le maintien des taureaux dans des réserves naturelles établies spécifiquement dans le but de préserver différentes espèces.

En conclusion je suis fermement opposée à ce que l’on perpétue la corrida au nom du patrimoine immatériel, en France comme ailleurs. Je pense que la France doit devenir un pays abolitionniste dans ce domaine. Je considère que l’Union européenne qui subventionne l’élevage intensif de taureaux de combat à hauteur de 220 € par an et par taureau en plus des subventions nationales liées à l’élevage et au tourisme commet une faute économique et éthique que je condamne.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Anne-Marie KERVERN
adjointe au maire de Brest et conseillère communautaire BMO
candidate de l’Union démocratique bretonne (UDB) aux élections législatives dans la 2ème circonscription du Finistère (Brest-ville)"

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