Nous apprenions avec stupéfaction il y a quelques jours que EELV allait investir dans la 6e circonscription du Gard un candidat ouvertement procorrida, Nicolas Cadène. La FLAC avait aussitôt alerté un certain nombre de responsables politiques pour leur faire part de notre indignation, parmi lesquels Julien Bayou en personne. Nicolas Cadène est ainsi préféré à Sybille Jannekeyn, anticorrida convaincue, qui pourtant annonçait depuis quelques jours qu’elle tenait la corde. Elle avait d’ailleurs déjà choisi son suppléant en la personne de Nicolas Pellegrini, porte-parole de La France Insoumise à Nîmes. L’impact médiatique de cette investiture a été considérable, l’info étant reprise par Libération et d’autres médias de premier plan, ainsi que par le journaliste Hugo Clément qui est suivi par 700 000 personnes sur les réseaux sociaux. Rappelons que l’abolition de la corrida est inscrite dans la charte d’EELV.
Pour tenter d’éteindre l’incendie, Bayou a diffusé un mail disant en substance que Cadène avait évolué et que cela ne changerait rien à l’engagement d’EELV pour obtenir l’abolition de la corrida. Circulez, y a rien voir. Difficile d’imaginer plus désinvolte. Et surtout, aucune réponse sur le fond : comment peut-on affirmer vouloir l’abolition de la corrida en investissant un candidat procorrida ?
Dans la même logique, Thierry Hély a également contacté le 14 mai 2022 Julien Bayou par voie de communiqué de presse, lui demandant de revenir sur sa décision incompréhensible et injustifiable. Sans aucun résultat à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Les mentalités ont évolué à Nîmes comme ailleurs. La corrida est rejetée par une majorité de Nîmois et une majorité encore plus large de Français au niveau national, tous les sondages qui se succèdent depuis des années le montrent.
Il ne reste que deux solutions à Cadène pour sortir de ce bourbier : soit affirmer publiquement son rejet des corridas, soit retirer sa candidature. Mais le fera-t-il ou l’attrait du pouvoir sera-t-il le plus fort, quel qu’en soit le prix ? Il a montré tout au long de sa carrière un opportunisme certain.
Quoi qu’il en soit, cette investiture est absolument scandaleuse et honteuse de la part de la direction d’EELV. Elle brise la confiance que nous avions bâtie depuis des années avec ce parti pour son engagement affiché contre la corrida, un engagement sincère de la part de la plupart des élus, militants et sympathisants d’EELV en France, qui en sont tous les victimes collatérales et pour qui nous conservons bien sûr la même sympathie.
(extraits de l'article de Roger Lahana, No Corrida)
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