Dimanche 8 septembre 2013, Sylvie et deux collègues conseillers municipaux, Isabelle Nail-Arrouy et Jean-Marie Vignes (EELV), ont participé à une manifestation organisée par cette même association pour protester contre le Festival Toros — écrit à l’espagnole pour faire « couleur locale »… — y salsa. Le maire PS de Dax, Gabriel Bellocq, ne les a pas exclus du conseil municipal, mais c'est tout comme… Après plusieurs articles de parti pris parus dans la presse, Sylvie confie à Charlie son ressenti face à ces événements. Entretien avec une conseillère municipale — devrais-je plutôt dire une ex ? — héroïque.
'extrait de l'interview)
18 Sep 2013
"J’ai rencontré Sylvie Laulom, conseillère municipale de Dax, sympathisante d’Europe Écologie-Les Verts, à plusieurs reprises ces dernières années. Elle venait régulièrement assister aux conférences de presse données par le CRAC Europe pour la protection de l’enfance à Bayonne, dont le maire UMP, Jean Grenet, est un aficionado notoire. Dimanche 8 septembre 2013, Sylvie et deux collègues conseillers municipaux, Isabelle Nail-Arrouy et Jean-Marie Vignes (EELV), ont participé à une manifestation organisée par cette même association pour protester contre le Festival Toros — écrit à l’espagnole pour faire « couleur locale »… — y salsa. Le maire PS de Dax, Gabriel Bellocq, ne les a pas exclus du conseil municipal, mais c'est tout comme… Après plusieurs articles de parti pris parus dans la presse, Sylvie confie à Charlie son ressenti face à ces événements. Entretien avec une conseillère municipale — devrais-je plutôt dire une ex ? — héroïque."
Vous êtes depuis longtemps anticorrida. Une sensibilité aux animaux en général ?
"On ne naît pas anticorrida, on le devient. Ce fut pour moi une prise de conscience progressive, qui s’est affirmée vers l’âge de 16-17 ans, époque à laquelle je me positionne également contre la vivisection, puis je deviens naturellement militante écologiste. La corrida dans les Landes faisait partie de mon paysage. Mon père y allait, un de mes frères aussi, ils m'y ont amenée à 12 ou 13 ans. Je suis sortie à la moitié du « spectacle », je trouvais ça tout à fait nullissime et inintéressant. Au fil des années, je suis devenue végétarienne et, parallèlement, contre cet acte de torture sur un animal vivant qu’est la corrida. Ces dernières années, je ne suis plus arrivée à supporter la dictature tauromachique dans ma ville, avec une augmentation du nombre de corridas toujours croissant. Mais à Dax on ne peut pas s’exprimer contre, quand on connaît votre position les procorrida vous harcèlent sans arrêt dans les conversations, dans la ville vous ne pouvez plus faire un pas sans tomber sur une photo, une sculpture, un tableau, une affiche tauromachique, les expos, les magazines en sont remplis, TOUTE L’ANNÉE !"
Quel a été le déclencheur, qui vous a fait rejoindre les manifestants ce dimanche et vous trouver en phase avec eux ?
"Dernièrement, j'ai été très choquée par la façon dont avaient été traités les manifestants de Rion-des-Landes, et comment les faits avaient été déformés et colportés par les aficionados, faisant des militants de dangereux terroristes… Les ayant soutenus, on m’a critiquée ! J'ai connu cette violence lorsque je manifestais en vallée d’Aspe, quand nous luttions contre le projet d'aménagement du Somport, et pour moi cela a été comme la goutte d'eau de trop ! Menacée à ce moment-là par notre maire, comme si j'avais moi-même fait quelque chose de mal ! Un comble ! Je me suis dit que j'avais donc une manif « d'avance » à prendre, ce fut le cas ce jour-là lors du Festival de salsa, devenu Toros y salsa pour qu'on y incorpore une, puis deux, puis trois corridas de plus en septembre... Il y a des moments dans la vie où l’on ne peut plus reculer, où l’on ne peut plus se taire, où l’on doit avoir le courage de ses opinions et faire en sorte d’être entendu ! Je m’y suis donc rendue avec deux autres élus, en observateurs."
(extrait de l'interview de sylvie Laulom, élue municipale EELV de Dax)
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