Divertissement

Tribune: l'adjoint délégué au bien-être animale de Montpellier demande au rectorat l'interdiction des sorties scolaires dans des ferrades

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Photo Eddine Ariztegui
Eddine Ariztegui Élu municipal, délégué à la condition animale (34) Parti animaliste

Manifeste

Corrida Éducation Municipale

Tribune - Eddine Ariztegui, élu montpelliérain, demande l'interdiction des sorties scolaires dans des ferrades

Eddine Ariztegui, adjoint en charge du bien-être animal à la ville de Montpellier, dénonce, dans une tribune, la présence d'élèves de primaire à une ferrade dans une manade du Lunellois. L'élu du Parti animaliste demande au rectorat "d'interdire ce type de sorties".

"Des élèves d’écoles primaires ont participé à une ferrade - c’est-à-dire à la brûlure au fer rouge d’un jeune veau - à la manade Lafon à Saint-Nazaire-de-Pézan le 23 mai dernier. Traumatisé par le spectacle d’un bovin encore juvénile torturé, un enfant a fondu en larmes. Nous dénonçons ces pratiques de tortures animales et cet endoctrinement de la jeunesse. Il est inacceptable que des enfants participent à de telles activités, qui cachent mal un désir de les désensibiliser aux souffrances animales. Car contrairement à ce que les manadiers ont affirmé à cet élève de CM2, le veau brûlé ressentait la douleur, au même titre que tout autre animal.

Plus une société est violente envers les animaux, plus elle l’est envers les humains

La Docteure vétérinaire Estelle Prietz, membre du conseil national de l’ordre des vétérinaires, le confirme : "Le marquage au fer rouge d'un animal vigile contenu avec force ne peut qu'être à l'origine de souffrances aussi bien physiques que mentales." Accepterions-nous de voir un chien ou un chat être brûlé au fer rouge ? Accepteriez-vous que vos propres enfants assistent à ces horreurs ? De nombreuses études ont démontré que plus une société est violente envers les animaux, plus elle l’est envers les humains. Les violences que subissent les animaux génèrent un effet boomerang, car l’humain s’accoutume à cette violence qu’il tournera ensuite plus facilement envers d’autres humains. Nombre de meurtriers se sont 'exercés' sur des animaux avant de passer à l’acte avec des hommes, des femmes ou des enfants.

Exclure les traditions violentes

Le pédopsychiatre Jean-Marc Ben Kemoun l’atteste : la transmission des traditions aux plus jeunes doit exclure les traditions violentes sur l’humain comme sur l’animal. Il y a encore peu les mutilations sexuelles étaient considérées comme des pratiques culturelles transmissibles et défendues comme telles. La violence était déniée. Ces pratiques sont interdites depuis, et de façon quasiment universelle. Il devrait en être de même concernant la violence sur l’animal et sa transmission surtout aux enfants, même sous couvert d’une pratique traditionnelle. Plusieurs choses sont choquantes sur ce qu’il s’est passé sous l’égide de l’éducation nationale censée protéger les enfants de la violence. L’exposition d’enfants à la violence sur l’animal, entraîne des réactions de stress immédiates et au long court, y compris post traumatique. Car voir le petit d’un animal souffrir sous l’action de l’homme expose le petit de l’homme, par identification, à un stress majeur.

De plus il est difficile de ne pas imaginer l’empathie d’un enfant pour le petit d’un animal (cf Bambi), et le risque de la répétition de cette violence par imitation et la banalisation de celle-ci. Le déni de la souffrance de l’enfant face à la souffrance animale, en traitant l’enfant qui pleure d’enfant fragile, au lieu de recevoir cette empathie comme le signe d’une capacité à se mettre à la place de l’autre fut-il animal, expose l’enfant à une confusion de ses perceptions, et un risque important de développer des troubles relationnels avec les animaux mais aussi les humains.

Enfin le déni de la souffrance de l’animal en mentant à l’enfant sur les perceptions de ce veau, entraînera au mieux la perte de confiance en l’adulte, ce qui est préjudiciable à un développement harmonieux d’un enfant. Et si l’adulte se berce de cette illusion, nous rappellerons que jusque dans les années 90 les médecins affirmaient que le nourrisson ne souffrait pas notamment lors des actes de réanimation, alors que cette souffrance n’est plus remise en cause par personne. Cette exposition des enfants à la souffrance animale et qui plus est occasionnée par l’homme, est un contre sens éducatif auquel l’éducation nationale ne devrait pas tremper.

Nous demandons solennellement au Rectorat d’interdire ces sorties, qui imposent des scènes de souffrances animales aux enfants. Nous en appelons également aux parents et à tous les citoyens, pour manifester auprès du rectorat leur désapprobation vis-à-vis de ces pratiques d’un autre âge."

Eddine ARIZTEGUI, élu du Parti animaliste à Montpellier

(Tribune publiée dans le Midi Libre)

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