Question orale n° 1529S de M. Guillaume Gontard sénateur (Isère - GEST) :
M. Guillaume Gontard attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur les difficultés rencontrées par l'élevage en plein air dans l'application des nouvelles mesures de biosécurité, notamment pour faire face à la peste porcine et à la grippe aviaire.
Malgré les très nombreuses interpellations et propositions des syndicats agricoles depuis deux ans, ces mesures, en vigueur depuis le 1er janvier, ont essentiellement été envisagées pour les élevages intensifs et paraissent largement inadaptées à la réalité des élevages extensifs, notamment en territoire de montagne.
La question des clôtures reste toujours en suspens et la saisine de l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) sur les clôtures mobiles toujours retardée. Or, les systèmes de clôtures pour les parcs à cochons ne sont pas adaptés et sont responsables de l'arrêt de l'élevage porcin dans les systèmes extensifs, en zone boisée ou pentue.
Aucun système de clôture mobile n'est actuellement validé pour les troupeaux où les femelles ne seraient pas stérilisées.
D'autres mesures de biosécurité restent également fortement pénalisantes : multiplication des sas sanitaires, désinfection après enlèvement des animaux ou sans problème sanitaire particulier, établissement d'un zonage de l'exploitation alors que souvent les zones publiques et d'élevage sont imbriquées...
Ces mesures sont d'autant moins bien vécues par les fermes de plein air, les premières impactées par la maladie, qu'aucune nouvelle réglementation sanitaire ne s'impose aux chasseurs (hors zone réglementée) concernant la gestion des sangliers, principaux vecteurs potentiels du développement de peste porcine africaine. Une coopération renforcée entre chasseurs et éleveurs semble, a minima, indispensable.
S'agissant de la grippe aviaire, qui menacent les élevages en plein, la seule réponse du ministère est d'inciter les producteurs de volailles plein air à construire des bâtiments, via les financements du plan de relance, pour claustrer les animaux… Un comble.
Le lobby agro-industriel qui favorise en tout point le développement des maladies en déplaçant les bêtes sur des centaines, voire des milliers de kilomètres, ou en les enfermant dans des exploitations d'une densité insoutenable, accuse aujourd'hui l'élevage en plein air de favoriser le développement de la grippe aviaire. Un autre comble.
Il est indispensable de maintenir la dérogation plein air, de lutter contre la surdensité des élevages de volaille, de renforcer le label « plein air » en rendant obligatoire en rendant obligatoire l'élevage en extérieur 365 jours par an.
L'élevage en plein air plus respectueux du bien-être animal, plus respectueux de l'environnement, plus respectueux de la santé est plébiscité par les consommateurs. Il faut l'encourager et accompagner son développement, pas lui mettre des bâtons dans les roues ou le traiter comme un angle mort des politiques agricoles.
Il lui demande donc quelles mesures de biosécurité adaptées il prévoit pour l'élevage en plein air
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