Question écrite n° 19887 de M. Arnaud Bazin sénateur (Val-d'Oise - Les Républicains) :
M. Arnaud Bazin attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique sur le plan de sortie de l'élevage de visons élevés pour la fourrure eu égard notamment à l'épidémie de SARS-CoV-2. Depuis les alertes des autorités sanitaires néerlandaises du mois d'avril 2020, l'infection au SARS-CoV-2 a continué de se diffuser dans les élevages de visons de certains pays de l'UE. L'implication d'un virus variant a motivé l'abattage de tout ou partie du cheptel de visons dans certains de ces pays. Le 22 novembre 2020, la circulation du virus a été objectivée dans un élevage français. Les 1 000 animaux restants de l'élevage ont immédiatement été abattus et les produits issus de ces animaux ont été éliminés. Le 29 septembre 2020, Mme la ministre de la transition écologique a annoncé une fermeture progressive des élevages de vison avec une échéance en 2025. Cette annonce a été relayée par le dépôt d'une proposition de loi le 14 décembre 2020 à l'Assemblée nationale dont l'article 15 vise en effet à mettre fin à ces élevages dans un délai de cinq ans. La production de fourrure de vison est issue de l'abattage en fin d'année de jeunes visons de sept à huit mois. Il s'ensuit que les peaux qui seront prélevées en novembre 2021, seront portées par des visons procréés au printemps 2021. Compte tenu de la permanente circulation du SARS-CoV-2, qui ne tarit pas, et de l'incertitude de l'avenir à ce sujet, la probabilité que cette nouvelle génération de visons soit atteinte est loin d'être négligeable, voire très probable malgré toutes les mesures d'hygiène mises en place. Effectivement des facteurs tels que le mode de dissémination du SARS-CoV-2, la densité et la promiscuité des animaux dans les élevages de visons, la gestion des animaux par du personnel non aguerri aux pathologies infectieuses contagieuses, majorent indéniablement ce risque. Il souhaite également attirer son attention sur les problèmes d'antibiorésistance dans les élevages de visons. En effet, l'utilisation croissante d'antimicrobiens, souvent même hors autorisation de mise sur le marché (AMM), a conduit à un taux élevé d'antibiorésistance et à une multirésistance élevée croissante au sein des élevages, comme en témoignent de nombreuses études réalisées en Europe et aux États-Unis, la dernière publiée en octobre 2020. Toutes les conditions sont regroupées dans ces élevages industriels de visons pour la fourrure pour que se développe un germe de surinfection du SARS-CoV-2, antibiorésistant et zoonotique. Fort de cela, il souhaite connaitre quels arguments peuvent justifier que ces élevages perdurent encore quelques années alors que leur fermeture immédiate devrait relever d'une urgence sanitaire.
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