L'Agriculture française souffre de difficultés permanentes aggravées par la baisse des prix et la canicule. Mais ce sont les problèmes structurels qu'il faut traiter en urgence : excès de charges et de normes, contrôles agressifs de la part de l'administration dont les inspecteurs viennent trop souvent pour punir plutôt que pour conseiller les agriculteurs, refus de donner les autorisations nécessaires pour la modernisation de l'élevage
(extrait de l'article du Délégué LR à l'Economie Christian Saint Etienne)
Les défaillances des contrôles et inspections des élevages français ont pourtant été dénoncées par la Commission européenne, l'Office Alimentaire et Vétérinaire européen, le Syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire, etc...
L'AGRICULTURE FRANÇAISE EST FRAPPÉE DES MÊMES MAUX QUE NOTRE INDUSTRIE
Le gouvernement a annoncé des mesures nouvelles pour l'élevage. Ces mesures envisagent une restructuration des dettes des éleveurs, le report des échéances de paiement des cotisations sociales, une aide à l'investissement, une aide pour promouvoir la viande française, etc. Les éleveurs considèrent ce plan comme insuffisant.
Le 23 juillet, François Hollande, en décalage complet avec la situation, a appelé les cantines, relevant de l'Etat, à s'approvisionner localement, comme si cela pouvait suffire à résoudre le problème.
Pendant ce temps l'Allemagne bat des records à l'exportation. Elle est devenue le troisième exportateur de produits alimentaires du monde (plus de 54 milliards d'euros d'exportations l'an dernier). La viande représente 20% des exportations allemandes dont 85% sont écoulées en France et aux Pays-Bas.
Comment expliquer ce croisement des courbes entre les agricultures française et allemande depuis quelques années ? La restructuration de l'agriculture allemande a été rapide au cours des dix dernières années, l'accent étant mis depuis 2013, en préparation de la nouvelle PAC, sur la compétitivité de la production et sur l'export alors que ces objectifs sont passés au second plan depuis l'arrivée de François Hollande. Les agriculteurs allemands ont été aidés pour la méthanisation et la production d'électricité photovoltaïque.
De fait, le gouvernement de François Hollande n'a pas su défendre la PAC dans les dernières négociations en février 2013 sur le budget européen pluriannuel 2014-2020, le financement de la PAC ayant baissé de plus de 10%. Les versements à l'agriculture française sont en baisse (les aides du premier pilier baissent en moyenne de 8%). En outre, une part croissante de ces fonds (deuxième pilier) est détournée par les régions (sauf en Alsace, comme beaucoup d'observateurs ont pu le noter) au service d'objectifs qui fragilisent la compétitivité de notre agriculture. De plus, l'actuel ministre de l'Agriculture n'a pas fait son travail de défrichage des marchés à l'exportation, contrairement à ses prédécesseurs, car il est trop occupé par ses autres fonctions.
L'Agriculture française souffre de difficultés permanentes aggravées par la baisse des prix et la canicule. Mais ce sont les problèmes structurels qu'il faut traiter en urgence : excès de charges et de normes, contrôles agressifs de la part de l'administration dont les inspecteurs viennent trop souvent pour punir plutôt que pour conseiller les agriculteurs, refus de donner les autorisations nécessaires pour la modernisation de l'élevage, coût du travail proche du double en France à ce qu'il est en Allemagne qui fait massivement appel à des travailleurs d'Europe centrale pour les récoltes et la transformation des produits.
Il faut également que la France mette en place une aide structurelle à l'assurance pour garantir des prix minimaux comme le pratiquent les Américains.
L'Agriculture française est frappée des mêmes maux que notre industrie : coût du travail trop élevé, économie suradministrée, insuffisance de transformateurs puissants capables de se déployer à l'international.
Le ministère de l'Agriculture est un travail à temps plein. Il est temps que l'Agriculture entre dans une transformation structurelle qui lui redonne tous les moyens de son déploiement à l'international afin d'améliorer encore et toujours la qualité des produits en baissant leur prix de revient.
Christian SAINT ETIENNE
Délégué à l'Economie
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