Question orale n° 0542S de M. Daniel Salmon sénateur (Ille-et-Vilaine - GEST):
M. Daniel Salmon attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire sur l'option végétarienne quotidienne dans la restauration collective.
Après deux années d'expérimentation du menu végétarien dans la restauration collective mise en place par la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets (dite loi climat et résilience), et expérimenté dans plus de 200 communes, un consensus émergeait sur les bienfaits de ce menu équilibré pour la bonne santé des enfants et vertueux pour l'environnement.
Pourtant, un nouvel arrêté ministériel en cours d'écriture pourrait imposer une quantité minimale de viande et de poisson dans les cantines. Le résultat de la contre-offensive de l'industrie agroalimentaire, qui pourrait rendre impossible l'alternative végétarienne pour la restauration scolaire !
Or, les bénéfices des repas végétariens sont multiples :
D'abord pour la santé : réduire notre consommation de viande permet de réduire les risques de maladies chroniques d'origine nutritionnelle, comme l'obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires ou encore les cancers. L'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a confirmé qu'un menu végétarien équilibré apporte la quantité de protéines nécessaire à la santé.
Ensuite, les économies réalisées grâce au menu végétarien servent à introduire plus de viande bio et locale : 20 % des cantines sans menu végétarien proposent de la viande bio locale contre 50 % des cantines avec un menu végétarien quotidien. Un cercle vertueux bénéficiant ainsi à toutes les parties prenantes ainsi qu'à la planète.
Le menu végétarien est aussi un modèle d'inclusion. Selon le Défenseur des droits, il « constitue une alternative affranchie de freins éthiques, religieux ou sociaux ».
Et bénéfique bien sûr pour le climat : l'alimentation représente 24 % de l'empreinte carbone des ménages français. La consommation carnée, près de 2/3 de notre alimentation. Il est indispensable d'adapter notre système alimentaire aux enjeux climatiques et aux limites planétaires.
Il lui demande de lui préciser si à l'occasion du nouvel arrêté « cantines » en cours d'écriture, il s'engage à permettre à toutes les cantines, du premier et du second degré, de servir une option végétarienne sur une base quotidienne.