Interbev, l'interprofession bétail et viandes, qui a réalisé depuis 2011 un travail de concertation avec les différents acteurs concernés sur l'abattage rituel, souhaite alerter de l'impact économique et social d'un étiquetage des viandes issues des filières d'abattage rituel.
extrait de la question
Question parlementaire de la députée PS de Gironde :
Mme Pascale Got attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'économie et des finances, chargé de l'économie sociale et solidaire et de la consommation, sur la mise en place éventuelle d'un étiquetage des viandes issues de filières d'abattage rituel. Interbev, l'interprofession bétail et viandes, qui a réalisé depuis 2011 un travail de concertation avec les différents acteurs concernés sur l'abattage rituel, souhaite alerter de l'impact économique et social d'un étiquetage des viandes issues des filières d'abattage rituel. En effet, du fait des habitudes de consommateurs et pratiques culturelles des communautés juives et musulmanes, qui ne consomment que certaines parties de la carcasse d'un animal abattu, il existe, en abattage rituel, un déséquilibre. Par exemple, en moyenne, une seule carcasse de bovin sur trois sacrifiés selon le rite casher obtient l'agrément lui permettant d'être distribué dans le secteur casher. Au total, les carcasses et quartiers issus d'animaux abattus rituellement, mais écartés des circuits de commercialisation halal ou casher, représenteraient près de 210 millions d'euros pour la filière française. Si ces viandes, non valorisées sur le circuit rituel et actuellement distribuées sur le circuit conventionnel, étaient étiquetées "issues de filières d'abattage rituel", les distributeurs pourraient choisir de ne pas les mettre en rayon conventionnel. Ceci provoquerait un déficit d'offre et une hausse des prix au kg sur le marché conventionnel. Face au déficit d'offre de viandes, il est également possible d'envisager une hausse des importations depuis les pays européens (Allemagne, Pays-Bas, Royaume-uni), voire du Brésil en ce qui concerne la viande de bœuf. Par conséquent, elle souhaiterait savoir quelles sont ses intentions sur ce sujet.
Étant donné que de manière générale,les animaux abattus de façon rituelle en abattoir sont saignés sans étourdissement préalable, et sont donc conscients et sensibles au moment de leur mise à mort, la prise de position de Pascale Got est contraire à la protection des animaux, mais aussi contraire à l'esprit de la réglementation instituant des normes minimales de protection animale. L'abattage sans étourdissement constitue une dérogation à l'obligation d'étourdissement dans le cadre des abattages rituels, et devrait donc ne pas concerner un circuit de commercialisation destiné à un public non religieux.