La demande croissante en viande nourrie sans organisme génétiquement modifié (OGM) ou « bio » ainsi que les régimes végétariens ou végétaliens dynamisent le marché. Pour l'instant, l'offre ne suit pas. L'Union européenne ne produit qu'un faible volume des protéines nécessaires à l'alimentation du bétail. En revanche, ces produits ont une plus forte valeur ajoutée pour l'alimentation humaine.
(extrait de la question)
Développement de la production de protéines végétales
15e législature
Question écrite n° 09386 de Mme Françoise Férat (Marne - UC)
publiée dans le JO Sénat du 14/03/2019 - page 1355
Mme Françoise Férat interroge M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur la stratégie de développement de production des protéines végétales.
La montée en puissance des filières de production des protéines végétales transformées et des légumineuses en Europe est tirée par les consommateurs. La demande croissante en viande nourrie sans organisme génétiquement modifié (OGM) ou « bio » ainsi que les régimes végétariens ou végétaliens dynamisent le marché. Pour l'instant, l'offre ne suit pas. L'Union européenne ne produit qu'un faible volume des protéines nécessaires à l'alimentation du bétail. En revanche, ces produits ont une plus forte valeur ajoutée pour l'alimentation humaine.
Une étude estime que la croissance des marchés bio et sans OGM devrait soutenir le développement et la structuration des filières protéines végétales en Europe dans les années à venir. Ce marché de l'alimentation humaine apportera plus de valeur ajoutée aux agriculteurs.
La ferme France devant capter ce marché, elle lui demande de lui préciser quelles stratégies sont ou peuvent être déployées avec les agriculteurs.
Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation
publiée dans le JO Sénat du 04/04/2019 - page 1817
Le ministère de l'agriculture et de l'alimentation a lancé le 11 février 2019 une large concertation destinée à élaborer une stratégie nationale sur les protéines végétales. Il s'agit, en identifiant les leviers permettant de réduire la dépendance de notre agriculture aux importations de matières riches en protéines et de fertilisants minéraux, de répondre à la fois aux défis environnementaux et climatiques et de consolider la souveraineté alimentaire européenne. Pour y parvenir, il sera nécessaire d'agir sur l'alimentation animale, en valorisant mieux certaines sources alternatives de protéines telles que les prairies, les légumineuses fourragères et les protéagineux, afin de renforcer l'autonomie protéique des exploitations d'élevage et des territoires. Il sera également nécessaire d'accompagner le développement de filières de légumineuses. Les évolutions des tendances de consommation en alimentation humaine constituent en cela une opportunité. On observe en effet un développement rapide des marchés du bio, des produits animaux issus d'élevages nourris localement, et des produits alimentaires à base de protéines végétales. Bien que plus faibles en volumes, ces débouchés sont nettement plus rémunérateurs pour les producteurs et pourront donc constituer un moteur de la transition que la future stratégie devra accompagner. Dans le cadre de la concertation, plusieurs chantiers concernant les leviers des filières, de la recherche et des politiques publiques sont en cours et présenteront leurs résultats en mai. L'objectif est de pouvoir élaborer sur cette base la stratégie pour une publication à l'été 2019.