Question avec demande de réponse écrite E-000599/2023 à la Commission des Eurodéputés
Annika Bruna (ID), Aurélia Beigneux (ID), Maxette Pirbakas (NI), André Rougé (ID), Eric Minardi (ID)
La toxicogénomique permet d’étudier l’incidence des substances chimiques, dont les substances médicamenteuses, sur les gènes. On utilise des cellules humaines ou végétales cultivées in vitro sur lesquelles on applique la substance chimique évaluée à des durées et à des concentrations variables, afin de relever quelles sont les modifications observées sur ces cellules.
Les études toxicogénomiques permettent ainsi d’évaluer les incidences toxicologiques d’une substance sur toutes les espèces animales ou végétales, que ce soit à court ou à long terme.
En outre, la toxicogénomique ouvre des perspectives pour améliorer la sûreté de notre industrie. Les industriels, afin de mieux démontrer l’innocuité des substances qu’ils mettent sur le marché, pourraient également tirer profit de cette technique, en bénéficiant:
1. de tests moins onéreux: les expériences sur les animaux coûtent en effet plus cher que les études toxicogénomiques;
2. de délais plus courts pour développer une substance et obtenir son autorisation de mise sur le marché.
La Commission européenne, dans le cadre de la refonte du règlement concernant l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des substances chimiques, ainsi que les restrictions applicables à ces substances (règlement REACH), mettra-t-elle à profit les avancées de la toxicogénomique pour remplacer en partie les tests sur les animaux?
Question avec demande de réponse écrite E-000453/2023 à la Commission des Eurodéputés Annika Bruna (ID), Eric Minardi (ID):
Les simulations de mécanismes neurologiques sont des modélisations informatiques appliquées au cerveau humain. Elles doivent composer avec la très grande complexité des interconnexions neuronales. Cependant, elles sont d’autant plus prédictives qu’elles bénéficient des progrès des systèmes d’imagerie cérébrale. Des IRM effectuées sur le cerveau d’un patient permettent désormais de développer une modélisation neurologique. Cette technique ouvre donc de nombreuses perspectives pour soigner des pathologies telles que les crises d’épilepsie, alors que les traitements actuels sont jugés insatisfaisants et que les tests sur les animaux se sont révélés inefficaces.
Ainsi, en 2018, le projet Epinov a lancé une simulation pour optimiser les stratégies chirurgicales, en reproduisant les anomalies qui engendrent les crises d’épilepsie et en fournissant aux soignants un modèle de la zone épileptogène du patient. Après des études pilotes qui ont confirmé la pertinence de ce «cerveau virtuel», des essais cliniques ont démarré en juillet 2019. Les premiers résultats sont encourageants, et cette technologie ne pourra que s’améliorer à l’avenir.
La Commission soutient-elle le développement d’autres projets de simulation de mécanismes neurologiques, eu égard aux perspectives d’amélioration des soins et de remplacement des tests sur les animaux qu’offre cette technique?
Question avec demande de réponse écrite E-000542/2023 à la Commission des Eurodéputés Annika Bruna (ID), André Rougé (ID)
Les «organes sur puce» utilisent des cellules cultivées in vitro pour reconstituer des tissus ou des organes miniatures qui simulent la physiologie et les pathologies humaines. En d’autres termes, ils imitent les organes humains avec leurs terminaisons nerveuses et sanguines, la puce présentant même des canaux et une pompe pour reproduire le système circulatoire.
Les premières expérimentations ont d’ailleurs porté sur un «poumon sur puce» permettant notamment de mimer la fonction de barrière entre les alvéoles pulmonaires et les capillaires sanguins, minuscules vaisseaux à la paroi très fine qui relient les artères (qui envoient le sang hors du cœur) et les veines (qui le renvoient vers le cœur).
Une entreprise a également développé un modèle de peau en 3D pour simuler des allergies cutanées. Comme on pouvait s’y attendre, les échantillons d’origine dérivant de la peau humaine sont bien plus intéressants que les modèles animaux.
La toxicologie est particulièrement concernée par cette technique et les résultats sont les plus proches possible des résultats observés sur l’homme.
1 La Commission européenne suit-elle ces recherches?
2 Encouragerait-elle le remplacement de certains tests sur les animaux par cette nouvelle méthode?
Question avec demande de réponse écrite E-000543/2023 à la Commission des Eurodépu
Annika Bruna (ID), Maxette Pirbakas (NI), André Rougé (ID), Eric Minardi (ID)
Comme toute impression 3D, la bio-impression 3D repose sur un fichier informatique contenant les données de l’objet à imprimer. Mais ici, la matière imprimée est du tissu humain (cellules cultivées in vitro) combiné à de la bio-encre, le tout empilé en couches successives.
Ces tissus imprimés deviennent une impression 4D lorsque les cellules assemblées interagissent ensemble, se vascularisent et s’innervent afin de former un tissu cohérent et viable. On engendre alors des organes artificiels, des modèles de peau de foie, d’os ou de tissus cardiaques destinés à la recherche en biologie ou en médecine régénérative.
Pour le moment, le problème rencontré par les scientifiques est de parvenir à créer une vascularisation complexe, capable d’oxygéner et d’alimenter les organes sur le long terme.
Mais déjà, la toxicité des produits cosmétiques peut être évaluée grâce à ces bio-impressions.
Cette technique permettrait d’individualiser les traitements médicaux en testant directement les tissus des patients concernés, sans procéder à des expériences sur les animaux. Ainsi, en oncologie, on pourrait imprimer en série les tumeurs cancéreuses d’un patient donné pour tester l’efficacité des chimiothérapies disponibles.
La Commission européenne soutiendra-t-elle le développement de cette méthode de substitution aux tests sur les animaux?
Question avec demande de réponse écrite E-000544/2023 à la Commission des Eurodéputés Annika Bruna (ID), Eric Minardi (ID), Elżbieta Kruk (ECR)
L
a modélisation informatique, ou biomodélisation, permet de simuler la physiologie humaine ainsi que de prédire l’évolution d’une maladie et l’effet des médicaments sur les patients.
Ce caractère prédictif se fonde sur la conjonction de nombreuses sciences et techniques, à savoir la biologie humaine, la chimie, les mathématiques, l’informatique, etc. Il faut toutefois s’appuyer sur une très importante quantité de données, mais les progrès constants dans le domaine informatique élèvent rapidement le potentiel de cette technique.
Des chercheurs de l’université d’Oxford ont ainsi créé une simulation informatique, Virtual Assay, qui permet de prédire si des molécules sont toxiques pour le cœur. Ce logiciel modélise des cellules cardiaques et élimine instantanément les médicaments toxiques pour le cœur.
Cette biomodélisation a permis, dans 89 % des cas, de prédire correctement si une molécule pouvait provoquer une arythmie. En comparaison, les tests sur les animaux ne permettent cette prédiction que dans 75 % des cas.
Le modèle informatique s’avère donc plus efficace que le modèle animal dans ce domaine de recherche et pourrait raccourcir de deux à trois ans le délai de développement des médicaments.
La Commission européenne soutiendra-t-elle le développement de cette méthode de substitution aux tests sur les animaux?
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