Question écrite n° 04307 de M. Gérard Lahellec sénateur(Côtes-d'Armor - CRCE) :
M. Gérard Lahellec attire l'attention de M. le secrétaire d'État auprès de la Première ministre, chargé de la mer sur la crise que rencontre actuellement la pêche française.
Dans le cadre du Brexit, un plan de sortie de flotte des navires de pêche, appelé plan d'accompagnement individuel (PAI), est mis en place.
Ce dispositif va avoir un impact économique très négatif sur la filière et les territoires maritimes. Il en sera ainsi de la Bretagne et de ses ports.
En effet, sur les 150 bateaux qui ont déposé une demande de sortie au 18 novembre 2022, une soixantaine sont en Bretagne, dont une quarantaine dans le Finistère. Ce sont pour la plupart des hauturiers éligibles au dispositif, au regard de la dépendance de ces navires aux eaux du Royaume-Uni ou aux stocks partagés, selon les critères définis par l'arrêté du 30 septembre 2022.
Dans un contexte de grande incertitude liée à la flambée du gasoil, aux limitations des zones de pêche et au manque de visibilité sur les quotas, de nombreux armateurs ne voient d'autre issue que d'arrêter tout ou partie de leur activité.
Or la cessation de ces activités va avoir des conséquences sur toute la filière de la pêche et sur les territoires qui en dépendent. Ces impacts ne sont nullement appréhendés dans le plan de sortie de flotte des navires qui ne s'applique qu'à résoudre des situations individuelles.
Pour certains ports, en effet, la perte de volume débarqué pourrait être telle qu'elle entraînerait un déséquilibre de toute la filière, de la criée au mareyage, aux services portuaires, à la construction et à la réparation navale. Des milliers d'emplois sont en jeu.
À cela s'ajoutent la hausse vertigineuse du coût de l'énergie pour les ports et le mareyage qui, en ce début décembre 2022, sont toujours exclus des dispositifs de soutien aux entreprises.
Dans le même temps, il convient de s'interroger sur une ambition réelle et à long terme pour la pêche, alors que notre pays importe plus des deux tiers des poissons et produits aquacoles consommés, contribuant pour 4,3 Mds € au déficit commercial du pays.
La filière et les territoires doivent s'appuyer sur un soutien pérenne pour préserver les emplois liés à la pêche et s'engager positivement vers de nécessaires adaptations. Les professionnels ont toujours su s'adapter, à condition qu'ils puissent continuer à vivre de leur métier.
Ainsi, il lui demande quels moyens politiques et financiers il entend employer pour réellement accompagner la pêche dans un horizon qui ne soit pas celui du déclin.
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