Un appel urgent à l'Islande : mettre fin à la chasse à la baleine pour protéger notre avenir océanique commun
Le gouvernement démissionnaire de l'Islande, qui était censé s'en tenir à la gestion des affaires quotidiennes après avoir perdu les élections générales du 30 novembre, a décidé à la hâte jeudi 5 décembre de renouveler les permis de chasse de deux de ses baleiniers pour cinq ans supplémentaires.
Le permis de chasse à la baleine de l'Islande permet de tuer 209 rorquals communs et 217 rorquals petits par saison, de la mi-juin à septembre. Cependant, le rorqual commun est classé comme « vulnérable » par l'Union internationale pour la conservation de la nature.
En tant que députés européens, nous appelons respectueusement le futur gouvernement islandais à annuler la décision de délivrer de nouveaux permis de chasse à la baleine et à s'engager à mettre fin définitivement à la chasse commerciale à la baleine.
L'article 192 de la Convention de Montego Bay, qui ouvre la partie XII sur la protection de l'environnement, énonce une obligation claire : « Les États ont l'obligation de protéger et de préserver le milieu marin. Parmi les mesures envisagées figurent, au paragraphe 5, « celles nécessaires pour protéger et préserver les écosystèmes rares ou fragiles ainsi que l’habitat des espèces appauvries, menacées ou menacées et d’autres formes de vie marine », ce qui semble être le cas pour les baleines selon la littérature scientifique sur espèces de cétacés[1].
Dans le contexte géopolitique mondial actuel, il est essentiel de respecter les engagements internationaux pris sous les auspices des Nations Unies. Cela vaut non seulement pour l'exécution des obligations dans les eaux relevant de la juridiction d'un État partie aux conventions actuelles, mais aussi pour les futures obligations concernant les eaux internationales qui devraient s'ouvrir à Nice en 2025.
En outre, le Parlement européen a fixé des objectifs clairs pour lutter contre le changement climatique, en adoptant la loi sur le climat de l'UE le 24 juin 2021, qui prévoit une réduction de 55 % des émissions d'ici 2030 et une neutralité climatique totale d'ici 2050. Tous les États membres de l'UE sont signataires de la Convention des Nations unies sur le droit de la Mer (UNCLOS). Le 21 mai 2024, le Tribunal international du droit de la mer (ITLOS) a publié la première opinion judiciaire internationale sur les obligations des États en matière de changement climatique, mettant en lumière la responsabilité des États d'atténuer les impacts climatiques sur l'océan. Les baleines font partie intégrante du maintien des écosystèmes océaniques et de la lutte contre le changement climatique. En tant qu'espèces clés, elles jouent un rôle essentiel dans le cycle du carbone marin et contribuent à faire les océans, le principal puits de carbone de la terre.
Malgré la profonde importance écologique des baleines, l'Islande continue d'autoriser la chasse commerciale des espèces vulnérables, en particulier le rorqual commun. Il existe un précédent pour des affaires portées contre des États qui ne respectent pas les mesures de conservation des baleines.
En 2010, l'Australie a poursuivi avec succès le Japon devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour mettre fin aux activités commerciales illégales de chasse à la baleine dans l'Antarctique, ce qui a abouti à une décision de 2014 qui obligeait le Japon à la cessation de ces pratiques.
Nous demandons donc à l'Islande de révoquer les licences qui ont été délivrées et de s'abstenir de délivrer de nouvelles licences à l'avenir. Si les permis sont maintenus, nous étudierons tous les remèdes disponibles en vertu de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, car la chasse aux grandes baleines a un impact important sur les océans et la communauté mondiale.
Emma Fourreau
Député européen — La gauche, La France insoumise
- Isabella Lövin (SUE), Vert/ALE
- Eric Sargiacomo (FRA) Q&D
- Merja Kyllönen (FIN), La gauche
- Younous Omarjee (FRA), La gauche
- Sebastian Everding (TOUS), la gauche
- Anja Hazekamp (P-B), la gauche
- Lena Schilling (AUT), Verts/ALE
- Manon Aubry (FRA), La gauche
- Marina Mesure (FRA), la gauche
- Luke 'Ming' Flanagan MEP (IRL), La gauche
- Christophe Clergeau (FRA), S&D
- Damien Carème (FRA), La gauche
- Carola Rackete (TOUS), la gauche
- Jussi Saramo (FIN), La gauche
- Chloé Ridel (FRA), S&D
- Catarina Martins (POR), La gauche
- Rima Hassan (FRA), la gauche
- Leïla Chaibi (FRA), La gauche
- Arash Saeidi (FRA), la gauche
- Saskia Bricmont (BEL), Verts/ALE
- Mounir Satouri (FRA), Verts/ALE
- Mélissa Camara (FRA), Verts/ALE
- Virginijus Sinkevičius (LIT), Verts/ALE
- David Cormand (FRA), Verts/ALE
- Anthony Smith (FRA), la gauche
- Marie Toussaint (FRA), Verts/ALE
- Benedetta Scuderi (ITA), Verts/ALE
- Cristina Guarda (ITA), Verts/ALE
- Vicent Marzà (ESP), Vert/ALE
- Tilly Metz (LUX), Verts/ALE
- André Franqueira Rodrigues (FOR), S&D
- Krzysztof Śmiszek (POL), S&D
- Elisabeth Grossmann (AUT), S&D
- Emma Rafowicz (FRA), S&D
- Radaan Kanev (BUL), PPE