Mer & pisciculture

Dans des questions orales, 2 sénateurs demandent au gouvernement s'opposer à la fermeture temporaire de la pêche dans le golfe de Gascogne

Personnalités politiques (2)

Question parlementaire

Nationale

Question orale de Mme BILLON Annick sénatrice (Vendée - UC):

Mme Annick Billon attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche sur l'absence d'un ministère de la pêche.
Comme l'an dernier, les navires de plus de 8 mètres utilisant certains engins de pêche sont interdits d'activité entre le 22 janvier et le 20 février 2025 dans le golfe de Gascogne. Comme l'an dernier, faisant fi des moyens mis en oeuvre par les pêcheurs pour réduire les prises accidentelles, des bateaux resteront à quai et c'est l'ensemble d'une filière qui sera impacté : pêcheurs, mareyeurs, criée... Une indemnisation de 20 millions d'euros a été annoncée par le ministère pour la filière pêche et son aval. Or, comme cela a pu être constaté en 2024, cette indemnisation constitue une réponse à court terme pour une interdiction de pêche qui a des effets sur le long terme (négociations commerciales, importations, fragilisation des emplois indirects...).
Cette nouvelle interdiction intervient alors qu'un ministère de la pêche n'a pas été maintenu au sein du Gouvernement actuel.
Aussi, elle lui demande quelle est la pertinence d'intégrer la pêche à l'environnement quand l'agriculture est associée à la souveraineté alimentaire.
Par ailleurs, elle voudrait savoir comment le ministère entend, en cette année de la mer, mettre en place les outils nécessaires à la défense de la filière pêche et quelles actions il entend mener pour s'opposer à une nouvelle fermeture du golfe de Gascogne.

Question orale de BRISSON Max sénateur (Pyrénées-Atlantiques - Les Républicains) :

M. Max Brisson appelle l'attention de Mme la ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche à propos des conséquences dramatique de l'action « mois sans pêche » sur les pêcheurs français.
Depuis mercredi 22 janvier 2025, 350 navires de pêche français sont sommés de rester à quai en raison de la répétition de l'action « mois sans pêche », déjà mise en oeuvre l'hiver dernier dans le golfe de Gascogne, et ce jusqu'au jeudi 20 février 2025.
En effet, confirmée fin décembre 2024 par le Conseil d'État pour la deuxième année consécutive, cette fermeture de la pêche sur la façade Atlantique est selon la haute juridiction « nécessaire » pour « protéger les populations de dauphins et le marsouin dans cette zone ». Sa décision s'appuie sur la base d'observations scientifiques montrant « une baisse significative de la mortalité des petits cétacés par capture accidentelle » pour la période hivernale 2024.
Pourtant, si les captures accidentelles diminuent effectivement, le nombre d'échouages de cétacés est en revanche en augmentation significative, malgré le mois sans pêche, comme en témoignent les rapports publiés par PELAGIS qui recensent 273 échouages pendant la période de fermeture en 2024, contre seulement 187 en 2023 à la même période. Ainsi, à défaut de régler le problème des dauphins, le « mois sans pêche » fait une démonstration éclatante que la pêche n'est pas la principale responsable des échouages de cétacés.
Outre son inefficacité donc, le « mois sans pêche » est également une aberration écologique. En effet, en 2022, la France a importé pour 7,7 milliards d'euros de poissons, crustacés et mollusques, ce qui représente 80 % de notre consommation. De telles actions risquent de faire un peu plus gonfler ce chiffre et de provoquer une importation toujours plus importante, une dépendance accrue et des coûts financiers et écologiques toujours plus onéreux, avec des provenances de zones toujours plus lointaines.
Enfin, en 2024, cette action a conduit à l'indemnisation partielle de 288 navires à hauteur de 16,3 millions d'euros. Un dispositif financièrement lourd pour l'État donc, alors même que son efficacité et sa pertinence demeurent sujettes à de nombreuses interrogations, voire contestations. Surtout, elle est la cause de conséquences désastreuses pour l'ensemble de la filière, car la seule indemnisation ne compense pas les lourdes pertes économiques des mareyeurs, transporteurs et poissonniers, fragilisant au contraire l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement et menaçant même l'avenir des emplois de toute la filière piscicole.
Aussi, le Gouvernement s'étant engagé à de multiples reprises à trouver des solutions, il l'interroge sur ce qu'il est envisagé pour sauver la pêche française.

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Attentes citoyennes

25%

des Français
déclarent que manger de la viande n'a pas de sens dans le monde actuel

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66%

des enfants de 6-10 ans
souhaitent pouvoir consommer des plats végétariens plus souvent que ce qu'impose la loi EGalim

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