Intervention de l'Eurodéputé Jordan Bardella dans le débat : Protéger et restaurer les écosystèmes marins pour une pêche durable et résiliente - Accord de la CIG sur la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale (traité sur la haute mer) :
Jordan Bardella (ID):
Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire européen, vous conduisez nos pêcheurs à la ruine. Ces dernières semaines, le mouvement de protestation des pêcheurs français a trouvé un écho dans toute l’Europe. Comme en France, les pêcheurs allemands, néerlandais, belges et irlandais lancent un appel de détresse aux dirigeants de l’Union européenne. Ils ont exprimé leur désarroi face à une véritable avalanche de normes et d’interdictions qui menacent la survie d’une filière tout entière. Le dernier projet de la Commission, qui vise à interdire systématiquement le chalutage de fond dans les zones maritimes protégées, représente une menace directe pour des milliers d’emplois et ne répond pas au problème environnemental qui aurait mérité un examen de la situation au cas par cas.
Pour les pêcheurs, c’est un ultime coup de massue après des années d’interdictions en tout genre. Déjà fortement pénalisés par l’explosion du prix des carburants, ils doivent faire face à des fermetures arbitraires de zones de pêche dans l’Atlantique, et à la réduction de leurs zones d’activité pour laisser place à de gigantesques parcs éoliens offshore. Ailleurs dans le monde, on regarde avec avidité la déliquescence de la pêche européenne. La perte de compétitivité de la filière, accablée par les normes, va conduire à inonder encore davantage notre marché de produits non européens.
La dépendance de l’Europe est déjà criante. Plus de la moitié des produits de pêche consommés dans l’UE sont importés depuis des pays tiers. La flotte de pêche française aura, elle, été divisée par deux en 30 ans, et l’emploi s’est effondré dans la filière. L’ambition affichée par Bruxelles est le développement d’une pêche durable. Et promouvoir cette pêche durable, ce n’est pas imposer à nos pêcheurs des normes drastiques tout en laissant le marché européen ouvert aux quatre vents. Promouvoir la pêche durable, c’est donner à nos pêcheurs les moyens de rester compétitifs pour qu’ils puissent nous nourrir sans que nous n’ayons à importer des marchandises venues du bout du monde. La pêche mondialisée, qui entraîne la standardisation des goûts et des pratiques de consommation, est bien le pire ennemi de la biodiversité marine. On ne répondra pas à cet enjeu crucial par le matraquage législatif, mais par un retour à une pêche de proximité et une pêche à l’échelle humaine.
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