Question écrite n° 05803 de Mme Vivette Lopez sénatrice (Gard - Les Républicains) :
Mme Vivette Lopez attire l'attention de M. le secrétaire d'État auprès de la Première ministre, chargé de la mer, sur l'avenir de la pêche au chalut, principalement en Occitanie.
En effet, la Commission européenne a présenté le 1er mars 2023 en commission de la pêche du Parlement européen son plan d'action pour le secteur de la pêche. Ce plan prévoit notamment l'interdiction progressive du chalutage de fond dans toutes les aires marines protégées entre 2024 et 2030. Cette mesure condamnerait l'activité de 7 000 navires européens, et près d'un tiers de la pêche française. En France, des milliers d'emplois, en mer et à terre, seraient détruits.
L'Occitanie est tout particulièrement menacée par cette mesure, les aires marines concernées représentant un peu plus de 75 % de la surface maritime du golfe du Lion située face aux côtes de la région. En outre, la pêche chalutière est particulièrement structurante pour la filière pêche locale et représente 80 % des apports de quatre criées de la région.
Il est permis par ailleurs de s'interroger sur la volonté de protection environnementale défendue par la commission. En effet, la flotte française est une de celles qui appliquent les normes environnementales les plus ambitieuses au monde. Aussi, il est à craindre, à l'inverse de l'effet escompté, que cette interdiction ne fasse qu'accélérer la dépendance de notre pays aux importations de pays tiers dont les pratiques en matière environnementale sont souvent désastreuses.
C'est pourquoi elle lui demande la stratégie que le gouvernement français souhaite adopter pour développer et soutenir la filière de pêche professionnelle française qui participe grandement à la souveraineté alimentaire nationale et qui est déjà grandement fragilisée par une crise liée aux conséquences du Brexit et à l'explosion des prix de l'énergie.
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