Question orale sans débat de M. Nicolas Meizonnet député (Non inscrit - Gard ) :
M. Nicolas Meizonnet appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur la situation critique des manades de Camargue. M. le ministre connaît-il la Camargue ? S'il ne la connaît pas, M. le député l'encourage vivement à venir la découvrir. Ce vaste et magnifique territoire, embrassé par le delta du Rhône et ses pourtours, vit et vibre au rythme des traditions taurines. Cette terre est un espace précieux, à la biodiversité remarquable, qui attire des populations du monde entier ; un patrimoine inestimable mais fragile, façonné et préservé par la sueur et le sang de femmes et d'hommes, gardiens et éleveurs de taureaux et de chevaux, manadiers comme on les appelle, dont le savoir-faire est reconnu par-delà les frontières. Aujourd'hui, ils se trouvent dans la tourmente à cause de la crise du covid-19. La survie de leur entreprise est devenue un véritable enjeu pour la conservation d'un écosystème exceptionnel, d'un petit bout de France qui constitue un joyau de l'humanité tout entière. Que M. le ministre le comprenne bien, on ne parle pas ici de l'élevage de viande bovine ou chevaline destinée en premier lieu à la consommation. On parle d'un monde, celui de la « bouvine », qui s'inscrit dans une histoire de plusieurs siècles, une identité culturelle qui fait la fierté de tous, un berceau de traditions ancestrales : abrivados, encierros, courses camarguaises et fêtes votives. Tout cela participe du lien social de tout un peuple et fait vivre l'économie locale. Tout cela ne peut exister sans les manadiers. Si M. le député devait paraphraser le poète Frédéric Mistral, il dirait : « C'est là le signe de famille, C'est là le sacrement qui unit le fils aux aïeux. L'homme à la terre ! C'est là le fil qui tient le nid dans la ramée ». Sur le territoire de Camargue, les 116 manades, à l'heure où l'on parle, devraient enregistrer une perte sèche 3 millions d'euros. Il est primordial que l'État intervienne rapidement au secours des manades et des traditions. Comme M. le député lui a indiqué par courrier, il lui paraît indispensable de mettre en place un fonds d'aide d'urgence pour les charges d'exploitation et de geler les charges de structures. Alors, il lui demande ce qu'il compte faire.
Question écrite n° 21049 de M. Laurent Burgoa sénateur (Gard - Les Républicains) :
M. Laurent Burgoa appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur la situation de détresse des manadiers (éleveurs de taureaux et chevaux de race camarguaise).
Suite à la Covid-19 ou, plus exactement, aux confinements, de nombreux manadiers n'ont pas réalisé le moindre chiffre d'affaires ; les fêtes camarguaises ayant été annulées et l'agro-tourisme très fortement impacté. Par ailleurs, ces confinements ont aussi contribué à une baisse d'achat de viande d'appellation d'origine protégée (AOP).
Du fait de leur statut, ils éprouvent de fortes difficultés à bénéficier du fonds de solidarité.
La situation des manades est particulièrement grave en raison de la structuration de leur activité : les charges « incompressibles » représentent 75 % de leurs charges. Ceci étant dû à un élevage extensif sur de vastes territoires, avec des animaux qu'il faut bien sûr nourrir toute l'année.
Une enquête, menée par la fédération des manadiers, auprès de 116 manades, a permis d'estimer que la filière avait perdu 15 millions d'euros sur l'année 2020. Les frais vétérinaires, d'assurances, de maréchalerie, d'entretien des bovins et chevaux sont identiques mais pèsent bien plus lourd.
Il craint des faillites, des drames humains mais aussi une perte de la culture camarguaise. Il lui demande quelles sont les décisions que le Gouvernement compte prendre.
Question écrite de M. Nicolas Meizonnet député (Non inscrit - Gard ) :
M. Nicolas Meizonnet attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la relance sur la situation critique des manades de Camargue. Dans le Gard et dans toute la Camargue, la « bouvine », c'est-à-dire l'élevage des taureaux de Camargue et tout le système économique qui en dépend, est très menacée par l'arrêt brutal des activités imposé par le Gouvernement à l'occasion de l'épidémie de covid-19. Depuis le début de la crise sanitaire, il y a maintenant six mois, 3 000 jours de fête ont été annulés en Occitanie et en région PACA. C'est un manque à gagner considérable pour les manadiers, qui sont désormais menacés de disparition. Si des mesures économiques ne sont pas prises rapidement, les éleveurs craignent de disparaître et, avec eux, une partie de l'écosystème camarguais. Les manadiers ont d'ores et déjà dû mener à l'abattoir 3 000 bêtes sur un cheptel total estimé à 20 000 têtes. Il lui demande donc ce qu'il entend faire pour aider l'une des activités phares du Gard, et plus largement les départements concernés par les traditions camarguaises, et éviter la faillite de nombreux élevages et la perte de nombreux emplois qui en découlent.
Question écrite de M. Damien Abad député (Les Républicains - Ain ) :
M. Damien Abad attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation quant aux effets de la crise sanitaire sur la situation des manadiers et de leurs exploitations de taureaux et de chevaux de race camarguaise. En effet, la crise sanitaire et les restrictions de déplacements ont fortement contraint l'exercice des activités des manadiers, notamment celles liées à l'agro-tourisme et aux manifestations culturelles, telles les courses camarguaises. Aussi, depuis le début de la crise sanitaire, le secteur accuse une baisse de 90 % de son chiffre d'affaires, représentant plus de 15 millions d'euros. Avec des charges demeurant équivalentes, composées à 75 % de coûts incompressibles de structure, et la difficulté pour ces professionnels d'accéder au fonds de solidarité, l'activité de manadier, ainsi que l'existence de leurs exploitations, apparaissent aujourd'hui menacées. Aussi, il lui demande quelles mesures le Gouvernement entend prendre afin de garantir aux manadiers les conditions d'exercice de leurs activités, et, partant, la pérennité de la culture camarguaise.
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