Mer & pisciculture

Fermetures spatios-temporelles et réductions des quotas : 3 députés s'opposent dans des questions orales à la réduction de l'effort de pêche

Personnalités politiques (3)

Question parlementaire

Nationale

Question orale au Gouvernement de M. Nicolas Meizonnet député Gard (2e circonscription) :

Ma question s'adresse par défaut à monsieur le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire.
À l'agonie de nos agriculteurs répond désormais celle de nos pêcheurs. Dans le golfe de Gascogne, 450 navires, interdits d'activité, resteront à quai pendant un mois. Il s'agit d'une victoire des associations dites écolos – surtout antipêche ! – qui qualifient les chalutiers d'abattoirs flottants. Rester à quai, voilà la hantise de nos marins français, persécutés par la multiplication des normes et des politiques iniques de l'Union européenne que vous soutenez.
Au nom de l'écologie punitive et de la décroissance, c'est toute une filière qui est en train d'être assassinée. Dans ma circonscription, au Grau-du-Roi, deuxième port de pêche méditerranéen, le nombre de chalutiers a chuté de trente-cinq à quinze en l'espace de trente ans. Sur cette même période, la flotte de pêche française a perdu la moitié de ses navires.
Au motif de vouloir préserver la ressource halieutique, la France, qui est pourtant dotée de trois façades maritimes exceptionnelles et de la deuxième zone économique exclusive du monde, importe désormais deux tiers de ses produits de la mer. Quelle hypocrisie !
L'étau se resserre sur ceux qui ont consacré leur vie à l'un des métiers les plus importants qui soient : celui de nourrir la population. Essentiels à notre souveraineté alimentaire, exerçant dans des conditions parfois très difficiles, les pêcheurs se voient dicter une politique commune décidée à Bruxelles et totalement déconnectée des spécificités du modèle français.
Système de quotas hasardeux, concurrence déloyale, réduction du nombre de jours de sortie en mer, développement anarchique de l'éolien offshore, explosion du coût du gazole : voilà pourquoi les pêcheurs sont de plus en plus nombreux à vouloir quitter le navire, si vous me passez l'expression.
La colère monte ; elle est légitime. Allez-vous laisser disparaître notre filière de pêche française ?

Question orale au Gouvernement de Mme Lysiane Métayer députée (Renaissance - Morbihan) :

Depuis hier, les bateaux de pêche de la façade atlantique sont à quai en application de la décision du Conseil d’État qui interdit la pêche dans le golfe de Gascogne pendant un mois.
Cette décision fait suite à une saisine de quatre associations environnementales visant à réduire les captures accidentelles de petits cétacés. Cette interdiction est un véritable coup de massue porté à nos pêcheurs, qui avaient engagé de lourds investissements, afin d'acheter des caméras ou d'instaurer des dispositifs d'effarouchement, par exemple, conformément au plan d’action pour une pêche durable élaboré par le Gouvernement et les professionnels et qui vise à faire advenir une pêche plus responsable.
J'étais aux côtés des pêcheurs artisans lorientais de ma circonscription dès le 26 décembre. Les députés Stéphane Buchou, Didier Le Gac, Liliana Tanguy et bien d'autres sont mobilisés. La décision du Conseil d'État vient anéantir tous les efforts entrepris, alors même que la filière souffre depuis de nombreuses années de crises successives telles que le Brexit ou la hausse du gazole en conséquence de la guerre en Ukraine.
Si les pêcheurs ont toujours fait face et continuent de le faire, cette dernière décision remet cependant en cause leur savoir-faire séculaire en opposant écologie et économie, alors même que nous leur devons notre souveraineté alimentaire et que ces objectifs doivent être complémentaires.
Cette décision affecte plus de 450 navires de pêche dans le golfe de Gascogne. L'ensemble de la filière de pêche de la façade atlantique est menacé. Dans la seule circonscription de Lorient, 3 000 emplois sont concernés.
Monsieur le Premier ministre, comment rassurer nos pêcheurs, comment les accompagner dans cette nouvelle crise ? Ils ont toujours fait preuve d’un savoir-faire remarquable, indispensable à notre économie. Nous leur devons notre soutien. Alors que l’année 2024 est celle de la mer, ne devons-nous pas réarmer notre filière pêche et faire de la France une puissante nation maritime ?
C’est l’élue qui vous parle, mais aussi la fille et petite-fille de marins-pêcheurs groisillons qui a à cœur de sauver la filière pêche

Question orale de M. Stéphane Buchou député Vendée (3e circonscription) :

Ma question s’adresse à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires. Aujourd’hui, cela fait six jours que les pêcheurs du Golfe de Gascogne sont à quai. Plus de 450 bateaux sont interdits de pêche pendant un mois, dont soixante-cinq en Vendée.
Cette fermeture spatio-temporelle est vécue à la fois comme une sanction et comme une injustice. Il s’agit d’une sanction, car s’il y a bien une profession qui s’est adaptée, qui a su rebondir et se réinventer, c’est la pêche, avec l’installation de caméras embarquées, l’utilisation de dispositifs d’effarouchement et la coopération avec les scientifiques. C’est une injustice car il s’agit de captures accidentelles. Aucun pêcheur ne part en mer avec la volonté de tuer des petits cétacés.
Après les crises à répétition et les baisses de quotas décidées en fin d’année dernière, c’est un nouveau coup de massue. Bien entendu, je veux saluer l’accompagnement de l’État et les aides annoncées par le Gouvernement. Mais dans les ports, le sentiment de résignation prédomine. Les pêcheurs veulent vivre de leur métier et non des aides.
Aujourd’hui, nous devons proposer des solutions qui permettent une cohabitation entre les pêcheurs et les cétacés, afin de ne pas avoir à choisir entre les uns ou les autres. Pour cela, nous devons répondre au défi de la réduction des captures et de la préservation d’une activité, qui, comme notre agriculture, devrait devenir un secteur hautement protégé – je devrais même dire, sanctuarisé. Nous le devons à nos pêcheurs.
En effet, la pêche c’est à la fois notre histoire, nos paysages et le poumon de nos économies locales. Un emploi en mer crée trois à quatre emplois sur terre. À l’issue de ce mois de fermeture, dans ma circonscription, la criée de Saint-Gilles-Croix-de-Vie perdra 600 000 euros de chiffre d’affaires. Aux Sables-d’Olonne, les débarquements de poissons diminuent de moitié chaque semaine.
Monsieur le ministre, la semaine dernière, vous avez rencontré le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins. Que leur avez-vous dit ? Quelles sont les perspectives pour la pêche française et toute la filière, afin que leur activité puisse toujours se conjuguer au futur ?

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Crédits

Soumis par Thierry Lherm

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