N° 10 rect. ter
(n° 558 , 557 )
AMENDEMENT
Adopté
présenté par
M. BAZIN, Mme EUSTACHE-BRINIO, M. KAROUTCHI, Mmes BELLUROT et AESCHLIMANN, MM. PELLEVAT, LAMÉNIE, MANDELLI, DAUBRESSE et CHATILLON, Mmes Marie MERCIER, MULLER-BRONN et VALENTE LE HIR, M. SOL, Mme BORCHIO FONTIMP, MM. BOUCHET, KHALIFÉ, SAVIN, CAMBON et LEFÈVRE, Mme BELRHITI, M. SIDO, Mmes GRUNY et LASSARADE, M. BELIN, Mme DUMONT, M. SAURY, Mme DUMAS et MM. Jean-Baptiste BLANC et GENET
ARTICLE 1ER
Après l'alinéa 1
Insérer deux alinéas ainsi rédigés :
…° Après le 3° de l’article 515-11, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« …° Statuer sur le sort des animaux de compagnie détenus au sein du foyer ; »
Objet
Cet amendement a pour objectif de renforcer la protection des victimes de violence intrafamiliale, d’une part en leur permettant de se mettre à l’abri sans craindre que l’animal de compagnie resté au foyer subisse des violences et, d’autre part en les libérant d’un chantage affectif sur l’animal qui pourrait les retenir de solliciter une ordonnance de protection.
L‘ordonnance de protection permet au juge aux affaires familiales d'assurer dans l'urgence la protection de victimes de violences conjugales ou intrafamiliales.
L’article 515-11 du code civil, objet de cet amendement, liste les mesures pouvant être prononcées par le juge dans le cadre de cette ordonnance afin de protéger la victime.
Les animaux de compagnie du foyer sont un moyen de pression et de chantage pour l’auteur des violences qui peut menacer de représailles sur l’animal et renforcer ainsi son emprise et son harcèlement sur la victime.
Des études américaines1 estiment que 89% des femmes ayant un animal de compagnie ont rapporté que celui-ci avait été menacé, blessé ou tué par leur partenaire violent et que 48% des victimes de violences domestiques retardent leur départ en raison de l’animal.
En France en 2020, les forces de sécurité ont enregistré 159 400 victimes de violences conjugales commises par leur partenaire, hors homicides (dont 139 200 femmes)2. Près d’un foyer sur deux possède un animal de compagnie3 et près de 70 % des sondés affirment considérer leur animal domestique comme un membre de la famille à part entière4.
Cette situation n’est donc aucunement anecdotique.
Cet amendement propose donc d’étendre la compétence du juge au sort de l’animal de compagnie du foyer afin que les victimes ne se sentent pas contraintes de rester en raison de menaces ou de violences pouvant s’exercer à l’encontre de leur animal, instrument de manipulation et de chantage.
Le juge se prononcera alors sur l’attribution de la garde de l’animal indépendamment de la propriété.
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